Devenir propriétaire avec l'aide du "PTZ+"
Publié le 22 Février 2011
Lancé par le gouvernement début 2011, le PTZ+, un prêt complémentaire, pourra être accordé à tous ceux qui rêvent d'acheter leur première résidence principale. Plusieurs critères sont pris en compte pour son obtention. Décryptage.
Alors que les taux des crédits viennent de reprendre leur ascension, ceux qui achètent une résidence principale pour la première fois ont un ballon d'oxygène : ils peuvent bénéficier du "prêt à taux zéro plus" ou "PTZ+", lancé par le gouvernement au début de l'année 2011. Contrairement à l'ancien prêt à taux zéro, il n'est pas soumis à un plafond de ressources. Son calcul relève d'un savant cocktail de paramètres : la localisation du logement, sa performance énergétique, son statut (neuf ou ancien), le nombre de personnes dans la famille. Le nouveau PTZ est censé aider en priorité ceux qui cherchent à se loger dans les zones où le prix du mètre carré est le plus élevé. Fera-t-il toutefois des miracles à Paris ou en Ile-de-France ? Précisons qu'il s'agit d'un prêt complémentaire : son montant ne peut pas représenter plus de la moitié du total des prêts nécessaires à l'achat. Une famille de cinq personnes souhaitant, par exemple, acquérir un appartement de 80 m², à Nanterre (Zone A), pour 400 000 euros, et disposant de 200 000 euros d'apport personnel, ne pourra pas avoir plus de 100 000 euros de prêt à taux zéro, soit l'équivalent de ses emprunts bancaires.
En outre, le PTZ+ est plus intéressant dans du logement neuf, c'est-à-dire construit ou acquis en vue d'une première occupation. Or, il y en a très peu à Paris : 200 seulement étaient disponibles fin 2009. En outre, ils coûtent encore plus cher que les logements anciens. Ces derniers sont souvent mal classés énergétiquement (E à G), ce qui diminue le coût du prêt. Un célibataire souhaitant emprunter 200 000 euros pour l'achat d'un studio dans de l'ancien pourra prétendre à un PTZ+ de 12 400 euros seulement, si l'appartement a une mauvaise étiquette énergétique. Si l'appartement était bien classé (de A à D), il pourrait prétendre au double, soit 24 800 euros. Si l'appartement était neuf et classé basse consommation, il aurait droit à 49 600 euros. Pour savoir à quelle somme il peut prétendre, le primo-accédant peut utiliser le simulateur du ministère du logement (Ptz-plus.gouv.fr) ou demander un diagnostic financier gratuit dans une agence départementale d'information sur le logement (Adil) dont la liste est disponible sur le site Anil.org.
L'Adil 75, qui est située boulevard Edgar-Quinet, dans le 14e arrondissement, reçoit de nombreuses demandes. Elle a ainsi pu bâtir le plan d'un homme célibataire de 38 ans, gagnant 1 771 euros net par mois, et bénéficiant d'un apport personnel de 122 000 euros, du fait qu'il loge chez ses parents. Celui-ci pourra acheter 28m² dans le 19e arrondissement, moyennant 215 000 euros, grâce à un prêt bancaire de 50 000 euros sur 20 ans, au taux de 3,50%, à un prêt de 36 300 euros à taux zéro sur 15 ans, proposé par la Ville de Paris, et à un PTZ+ de 6 200 euros sur 25 ans.
L'Adil constate toutefois que, dans la capitale, l'accession à la propriété devrait rester hors de portée des familles modestes sans apport personnel. Une famille monoparentale de trois personnes disposant de 2 500 euros de revenus mensuels ne pourrait ainsi prétendre à un trois pièces de 60 m² dans le 19e arrondissement. Avec, sur trente ans, des mensualités de 750 euros, soit 30% de ses revenus, elle devrait se contenter de 30 m²;
Source : Rafaële Rivais Le Monde pour Direct Matin 14/02/2011