Des trains de camions d’1 km de long pourraient passer par Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, Le Bourget, Drancy, Sevran, Tremblay, Villepinte
Publié le 5 Mai 2014
La décision de la SNCF et RFF risque encore de provoquer bon nombre de manifestations d'habitants de Drancy et du Blanc-Mesnil. Dans le cadre d'une future autoroute ferroviaire Atlantique, dont le but est de transporter des camions sur des wagons, des convois de plus d'1 km de long vont traverser plusieurs villes du département* en passant de nuit, notamment par la gare de Drancy. Le conseil municipal de la ville a d'ailleurs voté, mardi dernier, une motion contre le projet. L'enquête publique, elle, démarre ce lundi. Le ministère des Transports assure que le passage par Drancy n'est à l'heure actuelle qu'une hypothèse.
L'UDI Jean-Christophe Lagarde a lancé une pétition
Ce projet reliera en 2016, sur une distance de 1 050 km, les terminaux de Tarnos dans les Landes et de Dourges dans le Pas-de-Calais, proposant une alternative au transport routier sur un axe saturé. Par rapport à la route, cela réduira de 20 % les temps de transport avec un coût inférieur de 10 à 15 %. Cette liaison offre un lien direct entre le nord de l'Europe, la France et l'Espagne et vise un marché de 950 000 semi-remorques par an qui transitent actuellement par la route. Sur les voies circuleront donc des trains longs de 1 050 m, soit l'équivalent de 60 semi-remorques. Des wagons spécifiques seront construits et pourront rouler sur l'ensemble du réseau européen. Près de 150 emplois devraient voir le jour pour l'exploitation de la ligne. Dans le détail, les choses sont un peu plus compliquées. Car la gare de Drancy est déjà sous les feux de l'actualité concernant le stockage et la traversée du site par des wagons contenant des produits radioactifs. La préfecture a notamment pris un arrêté interdisant toute nouvelle construction autour de la gare. « Une fois de plus, on se fout complètement des populations, s'énerve Alain Ramos, président du collectif Corigat qui lutte contre la traversée des convois nucléaires. On a déjà les nuisances de l'A1, de l'A3, les convois toxiques et maintenant les convois de nuit ! La gêne sonore sera évidente. Et personne ne nous a avertis de ce projet alors qu'il existe une commission d'information et d'échange avec le préfet. La dernière réunion a eu lieu le 22 février. »
Le député-maire UDI, Jean-Christophe Lagarde, n'a pas tardé à réagir non plus. Il a fait voter une motion en conseil municipal et a lancé une pétition sur Internet. « On marche sur la tête, s'insurge l'élu. La gare de Drancy n'est pas faite pour accueillir des convois d'une telle longueur. Des plans de contournement existent à Lyon et à Montpellier, pourquoi pas en Ile-de-France ? Enfin, la ligne de la grande ceinture, qui sera empruntée par ces grands convois, est déjà l'une des lignes les plus saturées et les plus risquées de France. Ce choix est incompréhensible. » La colère de Jean-Christophe Lagarde est d'autant plus marquée qu'il évoque un projet de fret, datant de 2009, proposant de passer par la gare de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), un site pouvant accueillir de longs convois et moins urbanisé.
*Aulnay, Le Blanc-Mesnil, Le Bourget, Drancy, Sevran, Tremblay, Villepinte, Stains. Le dossier de l'enquête publique est consultable jusqu'au 5 juin en préfecture à Bobigny et dans les mairies de Drancy et Tremblay.
Source : Le Parisien