Des lycéens de Montreuil émus au Mémorial de la Shoah de Drancy
Publié le 28 Janvier 2014
Elles scrutent les immeubles de la cité de la Muette, à Drancy, sans pouvoir détacher leur regard. En visite au Mémorial de la Shoah avec d’autres élèves de 1re du lycée technologique et professionnel ORT de Montreuil — où la plupart des élèves sont de confession juive — Shannon et Lise n’en reviennent pas. « C’est étrange d’imaginer que des gens habitent encore ici, lâche-t-elle en fixant les barres d’immeubles. Quand la guide nous a expliqué que les Juifs étaient internés ici avant d’être envoyés dans les camps pendant la guerre, je me suis demandé comment on pouvait vivre encore ici aujourd’hui. »
Hier, pour le 69e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, une Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité a été organisée en France et en Europe dans les écoles. Pour concrétiser les choses, le professeur d’histoire-géographie des deux lycéennes, Bruno Alexandre, a mis sur pied une série de rencontres. Après une visite au Mémorial de la Shoah à Paris (IVe), une rencontre avec un témoin des camps et la lecture de textes, les élèves du lycée montreuillois sont venus se recueillir au Mémorial de la Shoah de Drancy, en présence du directeur académique Jean-Louis Brison. « Nous organisons un voyage de mémoire en Pologne au mois de mars, explique le professeur. Pour les élèves, cette journée permet de mieux comprendre les choses que nous avons vues en classe. »
Et cela semble fonctionner. « J’ai trouvé cela très poignant de voir le wagon exposé ici, reprend Shannon. On savait que cela avait existé, mais de voir inscrit dessus wagon et hommes, j’ai trouvé cela choquant. Et ça, on ne le voit pas dans les livres. »
A Bobigny, des commémorations ont également été organisées hier matin à l’ancienne gare, d’où partaient les trains de déportés. Après une visite guidée du site et de l’exposition « Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz », le discours de la maire (PC) Catherine Peyge a été suivi de la lecture d’un extrait de « la Voix dans le débarras », de Raymond Federman. La pièce de théâtre en partie autobiographique et jouée à la MC93 à partir de vendredi, raconte l’histoire d’un enfant sauvé de la déportation par sa mère lorsqu’elle le pousse dans un débarras le jour de la rafle du Vél d’Hiv.
Source : Le Parisien