Déplacements : les habitudes des Franciliens ont changé depuis 10 ans
Publié le 8 Avril 2013
Usage des transports en commun plus élevé, recours importants aux deux-roues, stagnation de la voiture… Une enquête du syndicat des transports révèle que les Franciliens ont modifié leur façon de se mouvoir.
Les Franciliens ont évolué dans leur manière de se déplacer. Nous utilisons beaucoup plus les transports en commun, le vélo a connu un retour en grâce inespéré et les motos et les scooters n’ont jamais été aussi nombreux. C’est ce que révèle l’enquête globale transport (EGT 2010), pilotée par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), en partenariat avec la direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (Driea), auprès de 43000 personnes.
Les transports en commun en hausse. Le principal constat concerne l’utilisation des transports en commun, dont la forte augmentation en dix ans (+ 21%) témoigne du succès de la politique de développement portée depuis plusieurs années par la région. Cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir avec le lancement des travaux du Nouveau Grand Paris, annoncé le 6 mars par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Par ailleurs, si le « métro, boulot, dodo » existe toujours, sa prédominance tend à reculer. « Les résultats de l’enquête nous montrent qu’il n’y a plus vraiment de différences entre heures de pointe et heures creuses », analyse Pierre Serne (EELV), vice-président chargé des transports à la région. Nous devons donc travailler plus en profondeur avec les opérateurs (RATP, SNCF) sur la révision des grilles horaires, des mesures déjà mises en œuvre, comme le fait de maintenir la fréquence des dessertes sur le RER A la première quinzaine de juillet », précise-t-il.
La voiture recule dans Paris. En parallèle à la forte augmentation de l’utilisation des transports en commun, on constate pour la première fois une stagnation de l’utilisation de la voiture au niveau régional. Toutefois, sur ce point les situations restent très variables. A Paris, les déplacements en voiture ont reculé de 5%. Mais ils ont augmenté en petite couronne (+ 7%) et surtout en grande couronne (+ 10%). « Cela nous montre qu’il y a encore beaucoup de travail à faire en grande couronne, dont les habitants se sentent parfois oubliés. Dans ces zones, l’offre en transports collectifs reste clairement insatisfaisante », reconnaît Pierre Serne. Il admet qu’il y a « des territoires où la voiture est la seule solution ».
On pédale de plus en plus. La dernière décennie a été celle de la renaissance du deux-roues. L’utilisation du vélo a doublé dans la région, avec 715 000 déplacements quotidiens, dépassant ainsi le nombre de déplacements à moto ou à scooter. Effet Vélib’ oblige, les déplacements à vélo à Paris ont même triplé en une décennie. Une « preuve », pour Pierre Serne, que la région doit « continuer à favoriser son usage ».
Le scooter continue à séduire. Les moins sportifs se sont aussi massivement tournés vers les deux-roues motorisés, en augmentation de 34%. Particularité parisienne, les scooters y représentent 65% des deux-roues, tandis que les banlieusards privilégient les plus grosses cylindrées. « Dans la capitale, le scooter est devenu une solution pour des automobilistes excédés par les bouchons et le stationnement, confirme Pierre Serne. Mais cela pose aussi des problèmes de sécurité routière, notamment avec la multiplication des assimilés deux roues, type MP3, très puissants, et pour lesquels les utilisateurs ne sont pas forcément formés. » Au vu de ces résultats*, la région envisage de « modifier les ordres de priorité ». En l’occurrence, « concentrer les efforts sur la grande couronne », précise Pierre Serne, selon qui cette étude va aussi fournir des arguments pour « obtenir des changements de grille horaire ».
* Consultables sur www.omnil.fr.
Source : Le Parisien