De Saint-Denis à Aulnay-sous-Bois la montée de la violence dans les hôpitaux du 93 inquiète
Publié le 25 Août 2013
Un jeune homme a fait feu à trois reprises dans la nuit de vendredi à samedi à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. La recrudescence de la violence dans les établissements de soins inquiète.
Le jeune homme qui a tiré plusieurs coups de feu samedi vers 3 heures du matin aux urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), restait hier soir en garde à vue. Arrivé armé d’un pistolet automatique et dans un état très alcoolisé, il cherchait à l’évidence à s’en prendre à l’un des patients qu’il savait présent. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’agresseur avait, peu de temps auparavant, roué de coups sa victime, conduite aux urgences par des policiers qui l’ont trouvée dans la rue souffrant de plusieurs fractures, hématomes et ecchymoses sur le corps et le visage. Le tireur éméché voulait sans doute régler ses comptes aux urgences.
En arrivant sur les lieux, l’homme aperçoit la compagne de celui qu’il cherche. Il s’approche et tire trois balles dans le sas d’entrée, sans heureusement atteindre personne, avant d’être immédiatement pris en chasse par la police. Le suspect condamné à plus de dix reprises — notamment pour un vol avec violence — a été rapidement interpellé. Il encourt une mise en examen pour tentative d’homicide volontaire, violence en réunion et refus de constat.
Des cas trop fréquents
Tout a commencé dans la soirée de vendredi par un banal accident de la circulation. Il est près de minuit quand un automobiliste et sa compagne sont percutés par un chauffard de 22 ans au volant d’une voiture volée. Le couple demande à dresser un constat. Le conducteur en cause refuse. S’ensuit un échange vif, une poursuite. Le chauffard propose à sa victime de se retrouver ailleurs plus tard dans la soirée pour résoudre leur différend. Craignant le guet-apens, le conducteur accepte le rendez-vous mais s’y rend accompagné d’amis. Sur place, le tireur est également entouré. Une bataille s’engage, l’automobiliste essuie plusieurs coups qui le laissent mal en point. Il est conduit à l’hôpital Delafontaine, où son agresseur va le retrouver, armé et ivre.
Hier matin, les agents de l’établissement se montraient inquiets de la fréquence de la violence. « Cette fois, on a eu de la chance. Ça ne s’est pas passé directement à l’intérieur », souligne l’un d’entre eux. A Delafontaine, en effet, mais c’est le cas dans d’autres hôpitaux du département comme l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay, la violence est parfois seulement due à l’engorgement du service. « Un patient qui estime attendre trop longtemps, ou qui ne comprend pas ce que le médecin lui prescrit… et c’est un pistolet ou un couteau brandi! On a même eu une machette », raconte Isabelle Beau, la directrice de l’établissement de Saint-Denis. Face à cela, les deux hôpitaux ont dû installer une permanence de vigiles et des vidéos. « A Saint-Denis, la violence est là. Mais on ne peut pas fermer les urgences au public. Il n’y a pas non plus de fouille des patients », conclut-elle.
Source : Le Parisien