Chinois, Algériens, Portugais et Sri-Lankais investissent dans l’immobilier en Seine-Saint-Denis
Publié le 13 Novembre 2014
C'est un record depuis quinze ans. Sur le marché de l'immobilier d'Ile-de-France, près d'un acheteur sur dix est italien, chinois, algérien ou portugais, selon les derniers chiffres de la Chambre des notaires de Paris-Ile-de-France. Une hausse statistique en trompe-l'oeil, selon Thierry Delesalle, notaire parisien : « Si les étrangers qui investissent dans la pierre n'ont jamais été aussi présents sur le marché de l'immobilier francilien, c'est aussi parce que les Français achètent moins. Ça ne change rien sur la tendance de fond depuis plusieurs années : les étrangers, eux, restent confiants dans la pierre, notamment parisienne. » Heureusement qu'ils sont encore là, note d'ailleurs le professionnel : « Ils soutiennent un marché sans relief. »
8,3 % des acquéreurs dans la région sont des étrangers
« C'est le taux le plus important depuis 1996 pour les achats d'appartements anciens », note Thierry Delesalle. En 2013, cela représente 7 420 ventes dans la région sur un total de 91 540 acquisitions. « Ces acheteurs sont très majoritairement, à 86 %, des résidents en France. » On est donc très loin de l'image restrictive du riche émir achetant dans les beaux quartiers parisiens. Ce sont pour la plupart des gens qui vivent et travaillent déjà en France, et qui veulent s'acheter leur logement.
Portugais, Chinois, Algériens : le trio gagnant
Les Chinois se sont positionnés sur le marché francilien depuis 2007, reléguant les Britanniques au sixième rang. A Paris, les Chinois sont toujours là, mais ce sont les Italiens qui dominent le marché, avec les Américains en troisième position. « Nous sommes là très clairement dans des achats spéculatifs », précise Thierry Delesalle. Contrairement au reste de l'Ile-de-France, à Paris les acheteurs étrangers sont en majorité non-résidents et achètent des biens plus onéreux. « Leur budget est d'environ 410 000 €, soit 23 % de plus que celui des étrangers résidents. »
Des motivations différentes
Selon les nationalités, les notaires relèvent des parcours d'achat différents. « L'Italien est un amoureux de la capitale, il achète pour avoir un pied-à-terre à Paris et pouvoir le louer aux touristes quand il n'y est pas. Les Portugais s'orientent vers des biens à rénover, en banlieue, et n'hésitent pas à se lancer dans des travaux qui peuvent être lourds. Les Chinois investissent à Paris pour leur logement, après avoir acheté leur fonds de commerce. Avec souvent un financement qui leur est propre. Il y a très peu de dossiers de crédit... » La fameuse tontine, l'entraide familiale ou communautaire, reste très prisée.
Ils achètent surtout... en Seine-Saint-Denis
Le 93 enregistre le plus fort taux d'acquéreurs étrangers avec 13,4 % l'année dernière. Et ils habitent déjà à 97 % dans le département lorsqu'ils achètent. En Seine-Saint-Denis, ce sont les Chinois, Algériens, Portugais et Sri-Lankais qui forment le gros des investisseurs. Dans les autres départements franciliens, ce taux oscille entre 5,7 % dans les Yvelines (historiquement le département, avec l'Essonne, qui compte le moins d'acheteurs étrangers) et 9,9 % dans le Val-d'Oise.
Source : Le Parisien