Ce n’est pas moi qui le dis !
Publié le 11 Avril 2013
Décidément, tous les blogs socialistes ne se ressemblent pas…
« La crise d’un système » Tel est le titre d’un article publié par le sénateur socialiste de la Nièvre Gaêtan Gorce dans son blog, le 9 avril 2013.
Un vrai bijou de lucidité sur les mœurs et les pratiques du Parti socialiste, vu par quelqu’un qui connaît très bien, et pour cause, ce parti de l’intérieur…
Qu’on en juge, et surtout que l’on compare ces propos avec ceux d’un blog aulnaysien intitulé, comme par hasard (mais où va se nicher l’inconscient ?) « D’un seul blog » !
« Cahuzac après Strauss-Khan, et alors que d’autres affaires sont en cours : tout cela ne peut plus être mis sur le compte seulement des personnes. Tout cela au contraire fait système ! » dit, en effet, Gaëtan Gorce…
Puis il poursuit : « C’est la dérive clanique qui s’est emparée du parti socialiste qui a conduit presque mécaniquement à cette situation. DSK, pas plus que Cahuzac, ne sont des accidents. Leur attitude, et plus encore le sentiment d’impunité qui, manifestement, les habitait, sont la conséquence d’un processus d’oligarchisation de l’appareil dirigeant du parti : à mesure que les luttes de clan ont perdu toute dimension idéologique se sont constitués des groupes d’intérêt visant seulement à perpétuer le pouvoir et l’influence de leur chefs, le cynisme prenant la place des convictions, le rapport de force celle de la confrontation d’idées ». On ne saurait mieux dire !...
Tout cela s’est accompagné, rajoute Gaëtan Gorce par des victoires aux élections locales « offrant mandats et emplois à des ribambelles d’alliés, clients et porte-flingues en tout genre, peu portés à dénoncer des errements auxquels ils étaient indirectement associés. » Je crois que c’est suffisamment clair pour que chacun puisse se reconnaître !...
Pour Gaëtan Gorce, tout cela a été facilité par un triple processus :
1) La confiscation du parti par une bourgeoisie d’appareil (diable, on croirait entendre un trotskyste !)
2) Le produit d’une professionnalisation à outrance de la vie publique qui fait que l’on devient toujours plus tôt, toujours plus jeune, dépendant, pour vivre, d’un mandat ou de celui ou celle qui l’exerce. (Bien évidemment, tout cela, n’a rien à voir avec ce qui se passe en Seine-Saint-Denis…)
3) La « peopolisation » de la politique qui a conduit pour une partie de ses dirigeants à faire de la notoriété médiatique et des facilités qu’elle offre une fin en soi et développe connivences et passe-droits.
Puis, il conclue ainsi : « Si rien ne change qu’à la marge, nous, socialistes, connaîtrons la lente agonie de tous ceux qui, un jour, ont refusé de voir la vérité en face et d’en tirer les conséquences. Le regard que porte déjà sur nous une bonne partie des Français, et parmi les plus modestes, n’est-il pas déjà suffisamment douloureux à supporter ? »
Tout est dit. Ou presque...
Veritis