Aulnay-sous-Bois n’a pas rendu son scénario à la direction académique concernant les rythmes scolaires
Publié le 12 Juin 2014
A chacun son rythme. Et toutes les villes du département n'ont pas le même en matière scolaire, loin de là. Il y a celles qui n'ont pas rendu leurs devoirs -- c'est-à-dire leur choix d'organisation dans les écoles pour les nouveaux rythmes scolaires dès septembre -- celles qui ne veulent pas les faire, celles qui les font de mauvaises grâces et les autres.
Les « mauvais » élèves. Trois communes sur quarante n'ont pas rendu leur scénario à la direction académique pour dire quand elles placent les fameux temps d'activités périscolaires (TAP). Il s'agit d'Aulnay-sous-Bois (UMP), Saint-Ouen (DVD) et Bagnolet (PS). Toutes les trois ont vu arriver un nouveau maire en mars dernier (comme dix autres villes du département) et plaident le manque de temps et d'argent pour mettre la réforme en place. « Je suis entré en fonction le 5 avril et rien n'a été n'a été budgété, lâche William Delannoy, maire DVD de Saint-Ouen. Si l'Education nationale me donne 1,2 MEUR, je veux bien discuter. » La préfecture se veut confiante dans la mesure où les villes ont encore jusqu'à la fin du mois pour répondre. « Les maires n'ont pas l'obligation d'organiser ces TAP, précise Didier Leschi, préfet délégué à l'Egalité des chances. Ils doivent juste ouvrir les écoles le mercredi matin afin de permettre aux instituteurs de faire cours. La quasi-totalité des villes organisent déjà des activités le mercredi. Il leur suffit juste d'opérer un changement de créneaux horaires. » La préfecture rappelle que l'Etat verse une aide de 50 € par enfant qui suit une activité, que les maires peuvent faire appel à des emplois d'avenir (90 % du salaire est payé par lEtat) et que l'Etat peut financer des formations au Bafa.
Le rebelle. Philippe Dallier, sénateur-maire UMP des Pavillons-sous-Bois a pris la tête d'une croisade contre la réforme. Il est ainsi à l'initiative d'une lettre, signée par huit collègues de droite, affirmant que les élus n'appliqueraient pas la réforme. Mais Philippe Dallier va encore plus loin. « Je n'ouvrirai pas les écoles le mercredi matin, assène-t-il. Personne ne veut de ses rythmes, Ni les parents, ni les enseignants, ni les syndicats. Et je pense que le conseil départemental de l'éducation nationale (NDLR : qui se réunit le 20 juin) sera sur la même ligne de conduite. » La préfecture rappelle que le CDEN ne rend qu'un avis consultatif. « Dallier comme le maire UMP d'Aulnay Beschizza sont dans un combat pour le leadership de la droite sur le département et ils utilisent les rythmes scolaires comme moyen de se démarquer » analyse une source proche du dossier.
Les « malgré eux ». Il y a le maire (FG) de Montreuil, Patrice Bessac, qui a manifesté devant le ministère de l'Education nationale pour demander un report mais a fini par rendre sa copie et lancer le recrutement des animateurs. Il sont tous à droite, sont contre la réforme, l'affirment haut et fort... mais vont quand même l'appliquer. Les élus dénoncent une projet « mal ficelé », « hors de prix »... mais ne peuvent faire comme s'il n'existait pas. « On ne peut pas dire aux parents de se débrouiller à la rentrée car c'est nous qui allons nous retrouver en première ligne, en septembre, pas l'Etat », justifie Ludovic Toro, maire UDI de Coubron qui vient d'écrire au préfet. « Résultat : on devra faire payer les TAP aux parents, suivant le quotient familial, sinon on ne pourra pas s'en sortir, surtout une petite commune comme la nôtre. » Bref la saga des rythmes scolaires n'est pas prête de s'essouffler.
Source : Le Parisien