Aulnay-sous-Bois, Mitry-Ambourget va se transformer
Publié le 8 Avril 2011
Il en a été question hier soir, lors du conseil municipal d'Aulnay. Et le sujet sera au cœur d'une réunion publique organisée ce soir à l'hôtel de ville. La commune, dirigée par le socialiste Gérard Ségura, a décidé de faire du quartier Mitry-Ambourget (les 1000-1000) une "priorité municipale". Pour ce secteur et quelques îlots le long de la route de Mitry, 15 000 habitants environ, la ville envisage une transformation sur quinze ans, avec construction de logements, d'équipements publics et de commerces. Le projet est soumis à une concertation préalable jusqu'en mai.
Un quartier en difficulté
Il s'agit d'un remède radical pour un quartier où s'accumulent aujourd'hui les difficultés. Deux copropriétés ( la Morée et Savigny), endettées et dégradées, font l'objet de plans de sauvegarde, le supermarché Atac a fermé. Le maire pointe également des problèmes d'insécurité, liés à l'enclavement du quartier.
La commune envisage de céder du foncier à un futur aménageur, pour la construction d'environ 1 500 logements, mais aussi des petites unités le long des rues de Mitry et Princet. Il s'agirait surtout de logements en accession à la propriété (un quart seulement des nouvelles constructions relèverait du parc social). Le projet inclut également le renforcement des équipements publics, avec la restructuration et la construction d'écoles, mais aussi une maison des services publics, avec services sociaux et médiathèque. Pour ouvrir le quartier sur la ville, plusieurs voies doivent être créées ou prolongées, comme la rue du 8-Mai-1945, aujourd'hui en cul-de-sac.
Le projet est accueilli avec méfiance par l'opposition. "Le projet est démesuré, juge le député UMP Gérard Gaudron. L'un des projets de construction va empiéter sur un quartier pavillonnaire, c'est un peu asphyxiant. Il faut répondre au manque de logements, mais pas nuire à la qualité de vie." Dans les rangs d'Europe Ecologie, on reste prudent. "Nous avons voté pour, espérons qu'il s'agit d'autre chose que d'un simple affichage politique", lâche le conseiller régional Alain Amédro, qui pointe "le faible niveau des réalisations par rapport aux investissements prévus l'an dernier".
Reste à régler une question de taille, celle du financement. La ville réclame de nouveaux moyens à l'Agence de rénovation urbaine, et a déposé un dossier de nouveau quartier urbain, ce qui permettrait d'obtenir des crédits de l'Etat et de la région. Elle pourrait investir 15 M€ à 20 M€ dans ce projet, dont le coût total pourrait atteindre 130 M€
Source : Gwenael Bourdon, Le Parisien du 8 avril 2011