Aulnay-sous-Bois : la dépollution de l'usine d'amiante touche à sa fin
Publié le 26 Mars 2012
«Nous touchons au but… En tout cas, je croise les doigts. » Prudence, prudence. Au fil de l’interminable chantier de démolition du CMMP, le maire PS d’Aulnay, Gérard Ségura, a appris à manier le conditionnel. Car les travaux de démolition-dépollution de l’ancienne usine d’amiante, commencés en 2009, ont traîné en longueur. Leur fin, souvent annoncée, n’a cessé d’être repoussée à plus tard. Cette fois semble la bonne. Samedi, lors d’une réunion publique, l’élu a annoncé une possible fin de chantier d’ici à trois mois. « On est soulagés », confie Jocelyne, 57 ans, qui habite depuis toujours rue de l’Industrie et se souvient de la poudre blanche et brillante qui recouvrait les légumes du jardin potager : « On ne pouvait pas les manger. Mon papa souffre aujourd’hui de plaques pleurales mais, à l'époque, on ne savait pas... »
400 écoliers de retour
Si les bâtiments de l’usine ont bien disparu, il faut à présent s’attaquer au sous-sol. Des fibres d’amiante y ont été découvertes au cours du chantier. Il a fallu neuf mois, et une expertise judiciaire, pour statuer sur la marche à suivre. Les terres seront excavées à une profondeur moyenne de 33 cm. « Bien entendu, si on trouve de l’amiante, on creusera plus loin, jusqu’à 80 ou 90 cm s’il le faut », explique Philippe Darteil, directeur général de la société Deltaville, en charge des travaux. Cette procédure a reçu la semaine dernière le feu vert indispensable de l’Inspection du travail et de la Caisse régionale d’assurance maladie. « Les travaux pourront commencer le 2 avril », assure Gérard Ségura.
Le collectif des associations, un temps partisan d’une dépollution plus poussée, a mis de l’eau dans son vin. « Cela aurait eu des coûts épouvantables, et pour l’instant ce sont les contribuables aulnaysiens qui paient », explique Gérard Voide, président du collectif. Ce dernier plaide toujours pour une excavation plus profonde (70 cm) ou la mise en place d’une dalle de béton sur tout le site. La procédure prévoit l’installation d’une géomembrane (sorte de bâche étanche) pour bloquer d’éventuels résidus toxiques en sous-sol.
Une fois la dépollution achevée, le site doit accueillir un parking, une voie traversante et un espace vert. La fin du chantier annonce surtout un retour à la normale pour quelque 400 écoliers. « On devrait être en situation fin juin d’organiser le retour des élèves dans l’école du Bourg », indique Gérard Ségura. L’élu avait récemment rencontré les parents d’élèves pour leur faire la même annonce. L’école, voisine du site pollué, est déserte depuis 2006. Par précaution, alors que l’usine d’amiante tombait en ruines, la maternelle et la primaire avaient déménagé dans des préfabriqués. Installation « provisoire »… qui a finalement duré six ans. Fin 2011, la FCPE avait d’ailleurs dénoncé la vétusté des installations accueillant les enfants et obtenu des travaux d’urgence.
Source information et photo : Gwenael Bourdon, Le Parisien du lundi 26 mars 2012