Aulnay-sous-Bois : coup de colère chez PSA
Publié le 5 Octobre 2012
Un climat qui s’alourdit de jour en jour, des salariés inquiets, des rumeurs qui circulent, une colère mal contenue… Hier, chacun avait son explication après le débrayage surprise survenu en matinée à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. La production a repris en tout début d’après-midi et l’équipe du soir a travaillé normalement, ne s’interrompant que pour la traditionnelle assemblée générale du jeudi.
Les participants ont notamment discuté de l’action proposée par la CGT au Salon de l’auto le 9 octobre. Hier matin, en revanche, la mobilisation a été rapide et spontanée. La production s’est interrompue vers 10 heures, peu avant l’assemblée générale de 10h30. Alors que d’habitude, les délégués syndicaux sont presque seuls à oser prendre la parole, il semble que cette fois, les participants se bousculaient pour saisir le micro. « Une vingtaine de personnes ont parlé, pour dire ce qu’elles veulent faire », rapporte Mohamed Khenniche, délégué SUD, partisan d’actions musclées.
Un rond-point bloqué
Dans la foulée, des dizaines de salariés sont sortis de l’usine pour aller bloquer brièvement la circulation en s’installant sur le rond-point du boulevard André-Citroën, qui longe le site. La production a ensuite repris en tout début d’après-midi selon la direction, qui évoque un mouvement « plus important que les petits débrayages qui ont lieu régulièrement ». Selon Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, cela traduit une « tension, et le signe que les salariés sont vigilants sur ce qui se passe ». Quelle étincelle a mis le feu aux poudres ? Certains évoquent une rumeur sur des mutations à Poissy (Yvelines) accordées à des salariés bien vus de la direction. L’action coup de poing menée samedi dernier par le SIA (syndicat majoritaire à Aulnay) au Salon de l’auto a aussi soulevé quelques critiques. La veille, lors d’un court débrayage dans un atelier, quelques salariés ont exprimé leur hostilité à l’égard des badges syndicaux.
Source : Gwenaël Bourdon Le Parisien du vendredi 5 octobre 2012