Aulnay-sous-Bois : à la recherche des victimes de l’amiante

Publié le 28 Septembre 2013

amaintenewLa décision avait été annoncée en mai, et l’Agence régionale de santé (ARS) n’a pas chômé depuis. Tout l’été, ses équipes ont travaillé sur les préparatifs d’une enquête hors normes : la recherche des victimes potentielles de l’ancienne usine du CMMP (Comptoir des minéraux et matières premières) d’Aulnay-sous-Bois. Pendant des décennies, on y a broyé de l’amiante, cette fibre cancérigène qui peut déclencher des maladies des années après l’exposition. Un appel d’offres va être lancé dès la semaine prochaine, pour trouver d’ici la fin de l’année un prestataire qui épaulera l’agence dans ce travail de titan. Jeudi, à Bobigny, s’est tenu la première réunion du comité de suivi, regroupant des représentants de la préfecture, de l’ARS, de la Caisse primaire d’assurance maladie, de la ville d’Aulnay (la ville de Sevran, invitée, n’était pas représentée), un médecin du service de pneumologie de l’hôpital Robert-Ballanger (Aulnay-Villepinte), et enfin les associations.

Etablir un listing de 11000 personnes

Le travail de l’ARS et du futur prestataire consistera à établir le listing des anciens élèves des écoles du Bourg 1, du Bourg 2 et Ormeteau, de 1938 à 1975 (période durant laquelle le CMMP broyait de l’amiante). Soit environ 11000 personnes, âgées de 44 à 80 ans, et habitant sans doute aux quatre coins de la France. Une majorité d’entre elles devraient être localisées en recoupant les registres scolaires et ceux de l’assurance maladie. Des lettres types seront envoyées à partir de la mi-2014. Une permanence téléphonique va être mise sur pied, pour répondre aux questions. Avant cela, sans doute en novembre prochain, l’ARS envisage de réunir les médecins traitants du secteur (Aulnay et Sevran), pour les informer sur le CMMP, les caractéristiques de l’amiante et des maladies qui y sont liées.

amianteusineLe tempo s’accélère donc. Au même moment, le chantier s’achève vraiment sur le site où se dressaient autrefois les ateliers du CMMP, en pleine ville. Les ouvriers ont commencé cette semaine à couler une dalle de béton sur tout le terrain, afin d’éviter la remontée éventuelle de fibres d’amiante qui seraient encore enfouies dans le sous-sol. Une question reste en suspens : y aura-t-il un endroit, à Aulnay, pour accueillir et informer le public? Les associations y tiennent. « L’ARS n’a pas dit non, note Evelyne Demonceaux, maire adjointe (PS) d’Aulnay, en charge de la santé. Nous avons aussi demandé la mise en place d’un accueil psychologique et la présence d’une assistante sociale. »

Jusqu’à présent, c’est un bénévole, le médecin à la retraite Maurice Allouch (également élu d’opposition à Aulnay) qui tenait une permanence au centre municipal de santé, en lien avec les associations. « Une plate-forme téléphonique risque d’être technique et pas assez humaine », regrette Gérard Voide, du Collectif des riverains et victimes de l’amiante. « On est contents de la décision des pouvoirs publics, après quinze ans de lutte. Mais avec un comité de suivi tous les trimestres, nous ferons de la figuration », estime-t-il.

Les associations ont été les premières à alerter sur la nocivité du CMMP et ont, à elles seules, recensé 120 malades.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Amiante

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