4e rencontres nationales pour l’égalité des chances à Saint-Denis : 3 000 jeunes talents des quartiers en quête d’emploi !
Publié le 28 Novembre 2013
Retour au bercail pour Nos quartiers ont des talents (NQT). L’association organisait hier ses 4e rencontres nationales sur l’égalité des chances à la Cité du Cinéma, à Saint-Denis, dans le département qui l’a vu naître en 2005. Depuis, l’association qui aide les jeunes diplômés des quartiers sensibles à trouver un emploi a bien grandi. Dotée d’un budget de 4 M€, financée à 75% par des entreprises et à 25% par l’Etat et les collectivités locales, Nos quartiers ont des talents agit désormais dans huit régions. En 8 ans, elle a accompagné plus de 18000 jeunes vers l’emploi, grâce au parrainage de près de 5000 cadres et dirigeants issus de plus de 600 entreprises partenaires, comme Orange, LVMH ou EADS. « Trois quarts des jeunes trouvent un emploi conforme à leur qualification dans les six mois », s’est félicité Yazid Chir, ancien président du Medef 93 et cofondateur de NQT, lors de la présentation du bilan de l’association, en présence de plusieurs chefs d’entreprises dans ce cadre prestigieux.
Plus de 3000 jeunes diplômés ou étudiants étaient également conviés à ce grand rendez-vous annuel, pour rencontrer la quarantaine d’entreprises disposant d’un stand. Samia et Sabrina, venues de Torcy (Seine-et-Marne) et Carrières-sur-Seine (Yvelines), avec en poche un Master 2 de juriste décrochée à Paris X-Nanterre, sont reparties plutôt déçues. « C’est bien sûr le principe, mais on s’attendait à déposer des CV et voir plus de recruteurs. Or, bien souvent, on nous a juste conseillé d’aller postuler sur Internet… », déplore Samia. « On m’a donné un sac et des stylos. Je m’en moque un peu, j’aurais préféré un boulot », ajoute Sabrina.
Plutôt qu’un forum de recrutement, ces rencontres sont en fait un moyen pour les jeunes diplômés de poser des questions et de se faire un réseau. Steve Idrissou, un jeune de Saint-Ouen, a par exemple décroché un poste de conseiller fiscal au Luxembourg après avoir été parrainée par une cadre de LVMH, en 2011. « Elle m’a été très très utile », témoigne le jeune salarié. « On va demander aussi à être parrainées, ce sera plus efficace », concluent Samia et Sabrina.
Au milieu des entreprises, le conseil général de Seine-Saint-Denis disposait aussi de son stand. Pour la première fois, le département a subventionné NQT à hauteur de 15000 €. « Malgré un nombre croissant de grandes entreprises sur notre territoire, les jeunes diplômés d’ici peinent à trouver un emploi », a déploré Stéphane Troussel, président (PS) du conseil général, devant une poignée de jeunes du département, diplômés depuis plusieurs mois mais toujours sans emploi. « Le 93 souffre d’une image désastreuse », regrette Amadou Tall, 29 ans, docteur en microbiologie venue du Blanc-Mesnil, et parrainé depuis deux mois par NQT. Avec l’espoir de décrocher enfin un emploi, un an après son diplôme.
Source : Le Parisien