La nuit porte conseil ... municipal. (Seconde Partie).
Publié le 19 Juin 2009
Le Conseil Municipal délibérait ce Jeudi 11 Juin sur le projet de construction de la cité Arc-En-Ciel, mais hasard ou pas, nos oreilles ont entendu prononcé le nom de la rue des Saules. Et oui, effectivement, Monsieur Le Maire, Gérard Ségura, a annoncé en plein Conseil que dans quelques mois, les riverains de la rue des Saules allaient se voir présenter un projet concocté par l'OPH. Nouvelle intéressante n'est-il pas ?
La rue des Saules fait en effet partie d'une liste de 9 projets, disséminés un peu partout dans la ville entière, pour lesquels les financements sont déjà bouclés et les garanties d'emprunt effectuées. Cela signifie-t-il que tout est déjà joué ? Un permis de construire est-il déjà déposé pour la rue des Saules ? Va-t-on changer le zonage de ce terrain dans la révision annoncée du P.L.U prévue début 2010, malgré la pétition de plus de 200 riverains qui veulent rester en zone UG pavillonnaire ? Autant d'interrogations et d'inconnues, qui tombent assez mal d'ailleurs il faut bien le dire ou l'écrire, dans la mesure où un groupe de travail spécial rue des Saules planche actuellement sur un projet à soumettre à la Mairie, ceci dans le cadre de la démocratie locale.
Ce groupe de travail a basé sa réflexion sur des propositions lancées par le Maire lui-même lors de la réunion du 27 Mars dernier à Gainville, et reprises par Alain Amédro lors de notre rencontre du 5 Mai. Au premier groupe de travail il y avait 60 participants à la Ferme du Vieux Pays, ce qui j'en suis sûr constitue un record. 60 participants qui ont réfléchi sur la base de l'avis exprimé librement de plus de 100 familles de riverains amenées à se prononcer sur un choix entre crèche et foyer résidence pour personnes âgés, maison de retraite ou pavillons écologiques à très faible consommation d'énergie. Pour cette dernière option nous avons pensé tenter de créer un éco-quartier, histoire de placer l'écologie au centre des préoccupations aulnaysiennes, et cette idée nous est même venue avant de connaitre le score historique d'Europe Ecologie aux Européennes.
Notre groupe de travail est nombreux et son implication constante, appliquée et sincère donne de la force et de la légitimité au projet que nous allons présenter. Si du moins on nous en laisse le temps. Parce que si au final, la Mairie a déjà son plan et que tout est décidé à l'avance pour nous, notre groupe de travail est-il simplement là pour nous occuper en attendant, pour nous donner l'illusion que notre avis sera pris en compte ? Si c'était le cas, ce serait un coup rude porté à la démocratie participative de Monsieur Gente.
Ce que nous vivons actuellement est une expérience citoyenne très forte. Quels qu'en soient les résultats, nous en ressortirons tous grandis. Nous pourrons être fiers de nous et de nos actions. Une solidarité phénoménale nous unit. En quelques semaines, des liens très solides se sont tissés entre nous. Ce qui est remarquable dans notre collectif c'est que très tôt nous avons balayé toutes nos différences qu'elles soient d'ordre politique, sociale ou culturelle pour ne faire plus qu'un face au premier projet présenté.
Je dois l'avouer, j'ai bien senti au début des réticences, mais notre bonne foi, notre volonté de présenter simplement les choses en allant voir rue après rue, maison après maison, l'ensemble des riverains avec les plans fournis par Alain Amédro ont fini d'asseoir durablement notre unité. Je me souviens de cette personne, qui visiblement, et je le sentais bien, avait des affinités avec la Municipalité actuelle et pensait que, dans le contexte d'incertitude lié à l'attente de la décision du Conseil d'Etat, nous prenions position pour le camp adverse. Au début elle ne voulait pas signer la pétition, mais l'a fait finalement après 10 minutes voyant bien que nos intentions étaient simplement celles de citoyens voulant avoir leur mot à dire sur ce qui était à leurs yeux un bouleversement fondamental de leur cadre de vie.
Cette même personne d'ailleurs est venue me voir après la réunion de Gainville en me demandant nos intentions, comme si par exemple nous projetions de continuer à aller sur les marchés à la rencontre des gens pour expliquer notre situation et étendre notre action à l'échelle de la ville. J'ai répondu que je n'en voyais pas l'intérêt. Notre objectif était simplement de rassembler les gens pour le 27 Mars pour bien montrer à Monsieur Le Maire que le premier projet n'était pas satisfaisant et nous paraissait de nature à déprécier notre quartier. A partir du moment où Gérard Ségura avait compris le sens de notre message, et intégré notre avis, continuer aurait manqué de cohérence et aurait pu être interprété comme une action partisane. Nous sommes arrivés alors tous les deux à la conclusion qu'il fallait laisser une chance à la démocratie participative de s'exprimer pour aboutir à un projet valorisant pour les élus, les riverains et leur quartier...
Demain la dernière partie.
Stéphane Fleury