2000 clientes dès l’ouverture de Primark à Aulnay-sous-Bois !
Publié le 29 Mars 2014
ELLES AVAIENT L'OEIL BATTU hier matin, assises en tailleur au premier rang de la longue file d'attente qui serpentait déjà dans l'allée du centre commercial O'Parinor, à Aulnay-sous-Bois. A 10 heures, la boutique Primark n'avait pas encore levé le rideau. Mais Sandrine et Lala, 21 et 23 ans, étaient arrivées depuis... 1 heure du matin. « On voulait vraiment être les premières », glisse Sandrine, habitante de Saint-Denis, « tombée amoureuse » de la marque irlandaise lors d'une escapade à Londres. Pour ne rien rater de l'inauguration du premier magasin d'Ile-de-France, les deux amies ont posé chacune un jour de congé, et ont débarqué en pleine nuit, sur le parking désert du centre, trouvant refuge dans un recoin pour somnoler un peu.
Derrière elles, la foule des fans de la marque irlandaise grossit de minute en minute. On avait déjà observé pareil engouement à Marseille, où la fréquentation du centre commercial Grand-Littoral a bondi de 20 % depuis l'ouverture de Primark en décembre dernier. « Plus qu'une heure à attendre... » souffle Lala, conseillère commerciale résidant à Brunoy (Essonne), le regard rivé sur le rideau encore baissé. A l'intérieur, Breege O'Donoghue, directrice du développement Primark, se réjouit en français et en anglais de cette ouverture, la troisième en France : « Ici, l'on peut acheter une tenue complète comme la mienne, à moins de 50 EUR », affirme cette grande dame à chignon, en jupe longue et petite veste de tailleur.
A 11 heures, le rideau se lève. Les acheteurs se ruent sur les tee-shirts à 2,50 EUR, les jeans à 7 EUR, les rayons bébés et enfants où s'empilent les articles de couleurs vives... Ces collections, qui se renouvellent sans cesse, sont dessinées par les 700 stylistes de la marque, puis fabriquées en Asie*. Pour son magasin d'Aulnay, Primark a recruté un peu moins de 500 personnes (dont près de 200 en contrats courts ou intérim), à Aulnay et dans les communes environnantes. La sélection a été rude : plus de 4 400 candidats s'étaient manifestés. Kahina, 24 ans, habitante de Villemomble, est ravie d'avoir décroché le job, un contrat d'un mois et demi. « C'est bien d'ouvrir un magasin comme celui-ci à Aulnay. Les gens d'ici ont peu de moyens », estime-t-elle. Au rayon chaussures, Lala et Sandrine traînent des paniers déjà pleins. « Notre technique, c'est de prendre tout ce qui nous plaît. Une fois à la caisse, on ressort tout et on trie, en laissant de côté les actes de folie », explique Sandrine, aimantée par des escarpins bleu électrique. « Mouais, faut arriver à marcher avec... » hésite Lala, rebutée par les talons aiguilles de 15 cm. « Et ceux-là, tu crois qu'ils sont praticables ? » lance-t-elle en avisant d'improbables chaussures à talons compensés. Lingerie, sacs à main, bijoux fantaisie, robes... Les prises s'amassent dans les paniers de tissu. Les cabines d'essayage sont prises d'assaut. « Prends tout, prends tout ! » conseille une ado à sa mère, ployant sous une pile de robes. Observant la frénésie ambiante, Bastien Leal, directeur du centre commercial, est radieux : « C'est génial. Il y avait 2 000 personnes dès l'ouverture, je n'avais jamais vu ça ! » Lala et Sandrine repartiront vers 13 heures, épuisées mais comblées. Elles ont refait leur garde-robe pour moins de 300 EUR. « Et maintenant, on va dormir ! ».
*Primark fait partie de la vingtaine d'entreprises de confection dont les vêtements étaient fabriqués au Rana Plaza, cet immeuble qui s'est effondré l'an dernier au Bangladesh, tuant plus d'un millier de personnes. Le groupe a annoncé qu'il indemniserait les victimes.
Source : Le Parisien