Faut-il quitter Aulnay-sous-Bois pour pouvoir réussir dans la vie ?

Publié le 18 Février 2021

Vous pouvez prendre connaissance ci-dessous d’un article consacré aux politiques de la ville, dont on ne sait pas si elles constituent une vraie réussite ou un demi-échec. Dans la partie relative à Aulnay-sous-Bois, les jeunes semblent encore sentir le poids de la ségrégation et se demandent s’il faut partir de la ville pour pouvoir réussir ?

Faut-il quitter Aulnay-sous-Bois pour pouvoir réussir dans la vie ?

Le cercle vicieux de la ségrégation

Nous l’avions remarqué dans une enquête menée à Aulnay-sous-Bois (dont plusieurs quartiers font partie des quartiers prioritaires de la ville, QPV) après les émeutes de 2005, les jeunes qui manifestaient les plus nettes ambitions de réussite, associaient ces ambitions à la possibilité de quitter leur quartier, pour plusieurs raisons. Le tissu économique local n’offrait que peu de possibilités de mener à bien des projets professionnels valorisants et ambitieux ; la réputation du quartier constituait un handicap pour des démarches professionnelles ; l’emprise du groupe des pairs sur les jeunes du quartier paraissait peu compatible avec des projets de réussite individuelle, quand elle n’y était pas fondamentalement hostile, via la participation à des entreprises de l’économie parallèle.

De la même manière que des jeunes habitants de pays pauvres n’envisagent leur avenir économique qu’à travers la migration, les jeunes habitants des quartiers prioritaires qui ont réussi à l’école pensent souvent transformer cette réussite scolaire en réussite professionnelle via une mobilité géographique hors de leur quartier d’origine. Cette tendance n’est certainement pas inéluctable, beaucoup de jeunes sont attachés à leur quartier et reconnaissent les valeurs de solidarité et d’entraide qui y règnent malgré les difficultés, la pauvreté et l’insécurité. Mais elle est forte et elle explique le résultat que met en avant la Cour des comptes selon lequel les sortants sont plus nombreux que les entrants et ont un profil socioéconomique plus favorable.

Renverser cette tendance est extraordinairement difficile car elle s’autoentretient. À mesure que les éléments pourvus des meilleurs atouts quittent un quartier, celui-ci s’enfonce davantage dans la pauvreté. Le taux de pauvreté dans le quartier prioritaire des Beaudottes à Aulnay est de 41%, le taux de bas revenus de 60%, la médiane des revenus fiscaux mensuels de 890€ (chiffres de 2017). Cette concentration extrême dans le bas de l’échelle des statuts sociaux et des revenus, se double d’une concentration ethnique.

La probabilité de rencontrer une personne d’origine non immigrée et n’appartenant pas à « une minorité visible », lorsqu’on déambule dans un QPV comme ceux dans lesquels nous avions enquêté à Aulnay-sous-Bois, est très faible pour ne pas dire presque nulle. Il n’est pas étonnant que le statut socialement et économiquement bas de ces quartiers et leur homogénéité ethnique les rendent peu attractifs auprès de populations extérieures dont le statut est, ne serait-ce qu’un peu plus élevé.

Quant aux habitants des QPV qui continuent d’y demeurer, ils ne le font pas par choix, mais parce qu’ils y disposent généralement d’un logement social qui les tient prisonniers de leur quartier. Selon un préfet délégué à l’égalité des chances cité dans le rapport, beaucoup souhaiteraient partir mais ne le peuvent pas pour des raisons financières. La politique de logement social a eu ainsi pour résultat paradoxal de renforcer la ségrégation sociale (et ethnique).

Article complet de https://www.telos-eu.com à lire en cliquant : ici

Source article : https://www.telos-eu.com / Source photo d’illustration : Aulnaylibre.com

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #A vos quartiers !

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OUI !<br /> <br /> Absolument !<br /> <br /> Venez vivre à la campagne !<br /> <br /> ...
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