Vaccination contre la Covid-19 : le maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza en colère contre l’Etat !
Publié le 18 Janvier 2021
La liste des 17 centres habilités à vacciner à partir de ce lundi les personnes âgées de plus de 75 ans en Seine-Saint-Denis ne satisfait pas Bruno Beschizza (LR), loin de là. Le maire d'Aulnay-sous-Bois a couché sa colère sur papier. Dans un courrier adressé le 15 janvier au préfet Georges-François Leclerc, il fait part de sa « totale incompréhension » quant à l'absence de l'hôpital privé de l'Est parisien dans cette liste.
L'hôpital Robert-Ballanger, situé lui aussi à Aulnay-sous-Bois, fait partie des établissements retenus pour accueillir un centre de vaccination pour seniors. « Lorsque Olivier Véran s'est rendu à Ballanger [NDLR : le 6 janvier], je lui ai dit que nous étions prêts à mettre tous nos moyens à disposition », relate Bruno Beschizza.
Dans cette ville de 86 000 habitants « coupée en deux », nombre de personnes âgées résident dans la partie sud, pavillonnaire. L'hôpital Ballanger, difficile d'accès pour cette frange de la population, se trouve au nord de la commune. « J'ai proposé au préfet de payer des cars pour les emmener, reprend le maire. Mais on ne peut pas faire de demandes groupées pour la vaccination, seulement des rendez-vous individuels. »
La proposition de l'hôpital privé de l'Est parisien (Hopep), propriété du groupe Ramsay Santé depuis 2001, tombait donc à point nommé. Dans une missive adressée elle aussi le 15 janvier au préfet, la direction et les quatre urgentistes de l'Hopep se sont portés volontaires pour vacciner les seniors.
«Nous avons les moyens d'ouvrir un centre en un claquement de doigts»
« Nous avons le personnel médical en nombre suffisant et nous disposons d'une pharmacie à usage intérieur [NDLR : pour stocker et conserver les vaccins], souligne Damien Lambert, le directeur général de cet hôpital privé. Nous avons les moyens d'ouvrir un centre de vaccination en un claquement de doigts. » La clinique d'Aulnay, ajoute-t-il, présente aussi l'avantage d'être proche de la gare et de la zone la plus pavillonnaire de la ville.
La semaine dernière, en l'espace de deux jours, l'Hopep a ainsi vacciné 300 professionnels de santé et patients dits immunodéprimés. « Des personnes dialysées ou qui souffrent de cancers, résume son directeur général. Nous possédons ici le plus grand centre de dialyse d'Ile-de-France en nombre de patients. Pour eux, la balance bénéfice-risque ne fait pas l'ombre d'un doute. S'ils attrapent le Covid, les conséquences peuvent être très graves. »
Marie-José est de ceux-là. Cette Aulnaysienne de 67 ans souffre d'insuffisance rénale. Ce lundi après-midi, elle prenait part à l'une de ses trois perfusions hebdomadaires. « Je n'étais pas vraiment favorable au vaccin, mais j'ai compris qu'il y avait finalement plus de bénéfices que de risques, raconte cette retraitée atteinte de diabète de type 2. J'ai été vaccinée mercredi dernier, sans aucun problème. Je n'ai pas eu de fièvre, ni mal au bras. »
Dans les couloirs de l'Hopep, la gestion et la conservation des vaccins font la fierté de tous les professionnels impliqués dans la campagne de vaccination. Chaque flacon en provenance de Robert-Ballanger, qui centralise la distribution des vaccins en Seine-Saint-Denis, contient jusqu'à six doses, qui doivent toutes être utilisées dans un laps de temps de six heures. « C'est une vraie course contre-la-montre, mais nous n'avons pas gâché une seule dose jusqu'ici », se félicite Zahia Sari, la pharmacienne gérante de la clinique.
«Tous les seniors veulent se faire vacciner»
Cette expérience acquise, les personnels de l'Hopep souhaitent donc la mettre au service de leurs patients les plus âgés. « Pas mal de gens appellent aux urgences aujourd'hui [NDLR : ce lundi] pour savoir si on vaccine », confie le médecin urgentiste Dominique Marec, l'un des signataires du courrier adressé vendredi dernier au préfet.
« Cela fait dix jours qu'on propose que l'équipe des urgences gère un centre de vaccination, insiste son collègue Jonathan Afriat. Les gens veulent se faire vacciner et nous sommes prêts à le faire. Tous les critères sont réunis ici pour ouvrir un centre sécurisé et, surtout, rapide. Mais le gouvernement n'écoute pas les professionnels de santé… »
Pour Bruno Beschizza, cette initiative de l'Hopep permettrait aussi de « désengorger la maison médicale de l'hôpital Robert-Ballanger », un « lieu exigu et peu facile d'accès ». Contacté, le centre hospitalier intercommunal confirme « de nombreuses demandes ». Ce lundi, il fallait ainsi attendre au moins la première semaine de février pour obtenir un rendez-vous.
« À ce rythme-là, il faudrait 16 semaines pour vacciner tout le monde, déplore le maire d'Aulnay. Le problème, ce n'est pas le préfet, c'est qu'il n'y a plus d'Etat. Dans n'importe quelle démocratie, le ministre de la Santé aurait démissionné ! »
Bruno Beschizza s'impatiente d'autant plus que ses administrés les plus âgés, donc les plus à risques, réclament leur injection. « Je distribue ce mois-ci les colis aux seniors, dit-il. J'en ai rencontré 2 200. Ils veulent tous se faire vacciner. »
Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici
Source information et image : journal Le Parisien