Une fille de 15 ans jette son fœtus de cinq mois par la fenêtre à Sevran

Publié le 24 Octobre 2020

Effroyable découverte lundi au pied d'un immeuble d'une cité de Sevran (Seine-Saint-Denis), en faisant le tour de la résidence, un gardien a découvert un fœtus humain d'une quinzaine de centimètres gisant à même le sol. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit « d'un fœtus de cinq mois », selon le parquet de Bobigny. « Une autopsie a été ordonnée pour déterminer s'il était viable », précise le parquet.

Une enquête confiée au commissariat local est en cours pour rechercher les causes de la mort. Selon les premiers éléments des investigations, l'acte a été commis par « une jeune fille de 15 ans, qui a fait un déni de grossesse », précise toujours le parquet. La future mère aurait pu faire une fausse couche et dans un geste d'affolement, elle aurait jeté le fœtus par la fenêtre d'un appartement situé au 7e étage. L'adolescente a été hospitalisée.

Photos et vidéos sur les réseaux sociaux

Ce mardi, le quartier des Beaudottes, une immense cité qui compte près de 900 logements, est toujours sous le coup de l'émotion. Sur place, la veille, les enquêteurs de la police judiciaire et scientifique avaient sanctuarisé les lieux avant d'entamer un porte à porte pour trouver l'appartement duquel a été jeté le fœtus. « Ils ont aussi suivi la trace du sang jusqu'aux balcons, et ont fini par toquer à la bonne porte », explique Abdel, un habitant. Plusieurs dizaines de personnes ont assisté aux opérations de police, alors que le fœtus gisait au sol. « Pas mal de gens ont fait des snaps et fait tourner des photos (NDLR ; sur les réseaux sociaux), c'est à vomir », regrette une jeune femme. Pour un autre, ce qui s'est passé est « typique » des jeunes « qui se mettent à faire des choses en cachette » parce qu'ils jugent leurs parents sévères.

Un état psychique très particulier

Mais le déni de grossesse est un phénomène complexe. Valérie Boblet, animatrice conseillère conjugale au Mouvement français pour le planning familial de Seine-Saint-Denis explique cet état psychique très particulier qui touche tous les milieux : « Ces femmes ne cachent pas leur grossesse, elles ne se savent pas enceintes. La tête ne l'a tellement pas su, que le corps ne dit rien non plus. C'est quelque chose d'impensable ».

Si bien qu'au moment de l'accouchement, elles doivent affronter une situation irréelle : « Quand le bébé sort cela ne représente rien », poursuit Valérie Boblet. « C'est un phénomène lié à des histoires de violences, d'inceste ». Ce déni ne favorise pas forcément les fausses couches, « elles accouchent souvent à terme ».

En Seine-Saint-Denis, la situation des mineures enceintes, comme la jeune fille de Sevran, a évolué en vingt ans. « Elles choisissent d'avorter plutôt que d'accoucher », précise Valérie Boblet.

« Au-delà du délai légal de douze semaines pour un avortement »

« Toute la question sera de déterminer si elle a commis un infanticide, car nous sommes au-delà du délai légal de douze semaines pour un avortement », analyse le Dr Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des femmes et ex-cheffe de la maternité de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis.

Les suites de l'enquête s'attacheront à éclaircir toutes ces zones d'ombre. Si la fausse couche est avérée, le débat sera clos.

Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici

Source article : Le Parisien / Image d’illustration : Wikipédia

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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