C.O.R. de la cité de l’Europe à Aulnay-sous-Bois nouvelle star du rap !
Publié le 12 Octobre 2020
Difficile de converser une heure avec Sidi, dans son quartier de la cité de l'Europe à Aulnay-sous-Bois, sans être interrompu par une poignée de main, un ami qui vient aux nouvelles, ou juste un salut de loin. « C.O.R, ça va? Ça dit quoi la famille? Ah t'es en interview? Force à toi alors! »
C.O.R, c'est le nom d'artiste de Sidi. À 26 ans, celui qui vit toujours dans le quartier, chez sa grand-mère, est l'un des rappeurs les plus prometteurs de sa génération. Il vient de signer chez Def-Jam, label de la maison de disques Universal. Sa première mixtape sort le 30 octobre, et sera disponible sur toutes les plateformes digitales.
Des collaborations avec Fianso ou 13 Blocks
Sans même attendre ce premier projet d'ampleur, les plus grands noms du rap s'arrachent les collaborations avec C.O.R : Fianso, 13 Blocks, Da Uzi ou GLK… et certains de ses clips dépassent allègrement les 8 millions de vues sur YouTube !
Mais pas de quoi faire gonfler les chevilles du jeune homme, qui a lâché son emploi de poseur de parquet pour se consacrer à la musique : « Je sais d'où je viens et vous me trouverez toujours ici, à la cité. C'est ma force, mon inspiration. » La preuve en est avec le titre de sa mixtape de 17 morceaux : « Rue de Madrid », son adresse à la cité de l'Europe. À quelques mètres de là où vivait Sefyu, monstre sacré du rap français, lui aussi originaire du quartier.
En mémoire de son cousin
Son « inspiration », C.O.R la puise dans un quotidien « qui joue aux montagnes russes avec les émotions ». Et à la cité de l'Europe, le wagon peut parfois descendre très bas : C.O.R est le cousin du défunt Dalil, un jeune homme dont la mort violente avait secoué l'actualité en juin 2018.
Un soir, alors qu'il rentrait de la mosquée et traversait le quartier plongé dans le noir, faute d'éclairage en état de fonctionner, Dalil avait été frappé et poignardé à mort.
« Cela a été un choc : c'était mon ami, mon frère, celui qui me poussait à percer dans la musique », raconte, visiblement ému, Sidi, tirant sur une cigarette. Un fait divers qui dit tous les maux dont peut souffrir une cité : des équipements publics en dysfonctionnement, la violence qui gangrène certains jeunes très tôt…
« À l'époque, je rappais avec mes potes dans les halls. La mort de Dalil m'a poussé à en faire un travail, à ne pas la considérer juste comme un hobby. Aujourd'hui, j'en vis, je le fais pour lui, pour sa mémoire. »
«Ce projet, c'est ma carte d'identité »
Et dans ses textes, C.O.R ne rappe pas la rue, mais plutôt ses conséquences. « Il y a le négatif, la violence, l'argent facile, mais aussi les valeurs, la famille », développe l'artiste. Les bonnes nouvelles, aussi : deux mois après la mort de Dalil, C.O.R a vu naître Sofia, sa petite fille. « Je suis passé des larmes aux rires en très peu de temps. C'est pour cela qu'il y a aussi des sons très joyeux dans la mixtape », poursuit Sidi. Qui met l'émotion au centre de son travail : « Aux rythmiques saturées de beats, je préfère les mélodies instrumentalisées… »
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Source article et photo : journal Le Parisien