Des masques gratuits pour tous les collégiens et les lycéens à la rentrée à Aulnay-sous-Bois
Publié le 25 Août 2020
Alors que le port du masque sera obligatoire pour tous les élèves de plus de 11 ans à compter de la rentrée, mardi 1er septembre, plusieurs collectivités ont décidé de mettre la main à la poche pour équiper les élèves.
La semaine dernière, le ministère de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait suscité l'ire de nombreux élus et de la communauté éducative en déclarant que le masque était une fourniture comme les autres, et qu'il ne serait à ce titre pas distribué gratuitement aux enfants et adolescents.
Plusieurs élus locaux ont donc annoncé qu'ils allaient en offrir aux élèves pour « pallier les manquements de l'Etat », comme le souligne Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, dans un communiqué ce mardi.
4 masques lavables par collégien, 2 par lycéen
Le département, en charge de la gestion des collèges, offrira quatre masques lavables à chacun de ses 88 000 collégiens. Un coup de pouce estimé à 500 000 € pour la collectivité, qui en avait déjà distribué lors de la réouverture de ses établissements en juin.
« La décision de rendre le port du masque obligatoire dans les établissements est une question de santé publique certes, mais elle ne peut pas se faire en alourdissant le coût de la rentrée scolaire pour les familles », estime Stéphane Troussel.
De son côté, Valérie Pécresse, la présidente (Libres !) de la région Ile-de-France - en charge de la gestion des lycées - a également annoncé lors de sa conférence de presse de rentrée ce mardi matin la distribution de deux masques lavables à tous les lycéens. « Nous renouvellerons ces masques aussi souvent que possible », a-t-elle également certifié, déplorant elle aussi de devoir se « substituer à l'Education nationale » sur cette question.
« Il aurait fallu mettre en place un système de distribution de masques chirurgicaux »
« Il faut au moins quatre masques lavables pour que leur utilisation soit efficace », juge Anne Pieter, coprésidente de la fédération de parents d'élèves FCPE 93, pour qui ce système de don est loin d'être optimal. Elle poursuit : « Il aurait fallu que la puissance publique - que ce soit l'Education nationale, les collectivités ou même le ministère de la Santé - se saisisse réellement du problème, surtout en Seine-Saint-Denis où l'épidémie a fait de nombreuses victimes. Les collégiens et les lycéens ne sont pas des adultes. On ne peut pas leur demander de penser à changer de masque toutes les quatre heures. Il aurait fallu mettre en place un système de distribution de masques chirurgicaux, qui sont par ailleurs bien plus efficaces, deux fois par jour le matin et après le déjeuner. On aurait par exemple pu imaginer qu'ils le jettent dans une poubelle dédiée avant de manger et en récupère un autre après le repas », souligne la représentante.
« En dessous de trois masques par jour, ce n'est pas vraiment efficace, car les élèves restent souvent plus de huit heures dans leur établissement », rappelle également Mathieu Logothetis, cosecrétaire du syndicat d'enseignants Snes-FSU à l'académie de Créteil. S'il félicite le geste des collectivités, le représentant syndical regrette lui aussi que le ministère de l'Education nationale n'ait pas pris en charge ce dossier.
Les villes qui gèrent les écoles élémentaires mettront-elles elles aussi la main au portefeuille ? En rendant le port du masque obligatoire pour les plus de 11 ans, ce dernier devrait également apparaître dès la rentrée dans les classes de CM2 comptant des redoublants ou en cours d'année pour les élèves qui fêteront leur anniversaire entre janvier et juin. « Pour l'instant, rien n'est décidé, précise ainsi la commune de Montreuil (PCF), deuxième ville de Seine-Saint-Denis, annonçant « des décisions ce jeudi. »
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Source article et photo : journal Le Parisien