Un prof du lycée Jean Zay à Aulnay-sous-Bois s'exprime à propos du blocus
Publié le 7 Décembre 2018

Michael, professeur de sciences économiques et sociales au lycée Jean-Zay d’Aulnay-sous-Bois
Ce vendredi matin, dans la foule d’adolescents rassemblés devant le lycée Jean-Zay, à Aulnay-sous-Bois, il y a aussi beaucoup de professeurs. « C’est notre devoir d’enseignant que d’être à leurs côtés, de les protéger, notamment quand la police arrive », assure Michael, professeur de sciences économiques et sociales, qui déplore « les violences » qui ont émaillé le blocus. S’il ne s’est pas encore déclaré gréviste - un préavis de grève a toutefois été déposé pour le 14 décembre - l’enseignant dit « partager et soutenir les revendications des élèves », « comme nombre de (ses) collègues ».
Des revendications de longue date
« Cela fait un an et demi qu’on dénonce la même chose », rappelle-t-il. De la réforme des lycées, « mal expliquée aux élèves, qui s’orientent difficilement », à la nouvelle plateforme ParcoursSup, « qui laisse sur le carreau les élèves du 93 désireux d’étudier à Paris », Michael rappelle que le lycée Jean-Zay a déjà connu « quatre ou cinq manifestations en un an sur ces sujets, sans que cela fasse autant de bruit ».
Les Gilets jaunes, une opportunité de se faire entendre
« Il y a un vrai ras-le-bol des enseignants et des lycéens », résume encore le professeur, qui estime que « le mouvement des Gilets jaunes a créé, pour eux, une opportunité de se faire entendre. » D’autant, ajoute-t-il, « que les parents des ados manifestants sont issus de milieux populaires, et donc sensibles à la cause des Gilets jaunes ».
Ce vendredi, le lycée n’a pas été fermé administrativement et quelques élèves ont pu être accueillis dans la journée. « On en a profité pour échanger sur ce mouvement, dans le calme, note Michael. Il faut reprendre ses esprits. »
Source article et photo : Thomas Poupeau du journal Le Parisien