Aulnay-sous-Bois pendant la guerre 14-18 (fin) : 1918, ou quand Aulnay a perdu 10% de sa population masculine
Publié le 3 Mars 2016
En 1918 le danger revient tout près d’Aulnay-sous-Bois. Paris est bombardé par des avions et d’énormes canons allemands, dont « la Grosse Bertha », tirent sur la capitale depuis la forêt de Compiègne.
En mars, la Municipalité décide d’installer des abris contre les bombardements sous les rampes du pont de la Croix Blanche, dans les contre berges du canal de l’Ourcq et le long de la route de Paris. Une sirène électrique est installée dans le campanile de la gare. La contre-offensive alliée sur la Marne, en Champagne et en Flandre, amène dans la ville de nouveaux réfugiés, des troupes de passage, alors que des trains sanitaires stationnent en gare, attendant des blessés.
En juin, la ville consomme 25 quintaux de farine par jour.
En juillet, il faut placer des gardes messiers dans la plaine pour éviter les vols de pommes de terre. Les troupes de passage sont logées sans interruption par les habitants ou dans les locaux communaux.
En septembre, le meunier d’Arnouville les Gonesse fournit un stock de 540 quintaux de farine, soit 20 jours de consommation.
En octobre, une épidémie inquiète le Conseil municipal. S’agit-il de la terrible grippe espagnole, qui de février 1918 à janvier 1919, tua 25 millions de personnes dans le monde, alors que la Grande Guerre en avait fauché 14 millions ? Aucun document de l’époque ne permet d’en savoir plus.
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé à Rethondes dans l’Aisne.
Aulnay-sous-Bois n’a connu ni les combats ni l’occupation. Elle a cependant perdu au moins 10% de sa population masculine, jeunes hommes dont la plupart n’avaient pas 35 ans.
Le monument aux morts, sculpté par Paul Waroquiez et érigé en 1922, regroupe 256 noms, auxquels font écho les plaques apposées dans les églises Saint-Sulpice et Saint-Joseph.
Les registres de l’Etat Civil recensent les noms des grandes batailles restées dans la mémoire collective : Les Eparges, la Cote 104, le Mort Homme… Ils rappellent aussi la dimension internationale du conflit : Gallipoli, la rade de Corfou, la Turquie seront les dernières visions des blessés aux Dardanelles alors que d’autres succomberont en Tunisie, au Maroc et à Alger.
La liste des hôpitaux évoque l’incessant va et vient des trains sanitaires et les paisibles hôpitaux de province d’où les blessés ne reviendront pas.
Le seul décès enregistré à Bigottini en octobre 1915 est celui d’un petit languedocien de Lagrasse décédé de plaies multiples causées par des éclats d’obus…
Source : Le C.A.H.R.A (Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay-sous-Bois) avec nos remerciements et notre gratitude.