35 bidonvilles et 1900 Roms dans le 93

Publié le 20 Janvier 2016

La préfecture de Seine-Saint-Denis a publié le bilan de ses dernières opérations d'évacuation de campements illicites. Il s'agit quasi exclusivement de bidonvilles roms, qui se sont multipliés depuis plusieurs années dans le département, regroupant jusqu'à environ 8 000 personnes dans 135 camps en 2012.

Depuis le 1er janvier, « il ne reste plus dans le département que 35 campements illicites accueillant une population estimée à 1 902 individus », précise la préfecture. Soit quatre fois moins qu'il y a quatre ans et deux fois moins qu'il y a deux ans. Les évacuations se poursuivent donc à un rythme régulier. La principale l'an dernier a concerné le bidonville du Samaritain, à La Courneuve, l'un des plus anciens de France, où vivaient quelque 300 personnes.

Des évacuations dénoncées par les associations

« La situation demeure préoccupante », reconnaît la préfecture, qui pointe des risques dans les campements restants, à cause de la précarité des installations (risque d'incendie) et des conditions sanitaires (prolifération des rats), et tout cela « dans un contexte de faible acceptation sociale de la présence de campements illicites ».

La solution de l'évacuation systématique est toutefois critiquée par des associations. Dans leur rapport annuel, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et l'European Roma Rights Center (Centre européen pour les droits des Roms, ERRC) dénoncent une politique « indigne, inhumaine et dégradante ». Les organismes relèvent 111 évacuations de force dans tout le pays el'année dernière, concernant 11 128 personnes, dont seulement 29 ont donné lieu à des solutions d'hébergement temporaires. Dans tous les autres cas, « les familles ont été tout simplement mises à la rue par les forces de l'ordre », s'indignent la LDH et ERRC. Dans le 93, la préfecture assure toutefois que huit diagnostics sociaux préalables aux évacuations ont été réalisés en 2015, permettant d'étudier la situation de 1 137 personnes, dont 402 enfants. Une plate-forme d'accueil, d'information, d'orientation et de suivi (AIOS) a par ailleurs été mise en place pour les occupants des bidonvilles. « Insuffisant » selon les associations, pour qui la circulaire d'août 2012 imposant ces diagnostics « est restée lettre morte ».

La préfecture renvoie les populations évacuées vers le Samu social, qui met 9 000 personnes à l'abri chaque soir dans le 93. Après une première conférence régionale sur cette épineuse question, une seconde est prévue au cours de cette année.

Source article : Le Parisien / Vidéo d’illustration : Aulnaylibre !

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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