Une cellule d'aide psychologique à l’hôpital Ballanger d’Aulnay-sous-Bois suite aux attentats de Paris
Publié le 20 Novembre 2015
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Mardi matin, le téléphone n’a sonné qu’une fois. Puis, les appels se sont intensifiés dans l’après-midi. « Et mercredi, avec ce qu’il s’est passé à Saint-Denis, on a reçu de nouveaux coups de fil. On s’est dit qu’il fallait continuer », explique Toufik Selma, chef du pôle psychiatrie adulte de l’hôpital Robert-Ballanger (Aulnay-Villepinte).
L’établissement abrite depuis mardi une cellule psychologique, spécialement destinée aux personnes du secteur* traumatisées par les attentats. « Il s’agit de proches de victimes, ou de gens qui ont assisté aux événements, ont vu ou entendu des choses », indique Toufik Selma. Le dispositif qui ne devait pas durer au-delà de mercredi, est finalement prolongé sine die : les rendez-vous ont lieu tous les après-midis en semaine, et le samedi matin, pour répondre aux nombreuses demandes, et épauler la cellule de l’hôpital Avicenne, qui reçoit les habitants de Saint-Denis.
A Aulnay, depuis mardi, deux psychologues et six médecins psychiatres, tous formés au trauma, ont déjà reçu des dizaines d’appels et visites. L’essentiel des personnes reçues ont perdu un parent, ou guettent des nouvelles d’un ami en réanimation. « Les phrases que l’on entend le plus sont : j’ai eu l’impression que c’était la fin du monde, je ne me sens plus en sécurité, j’ai peur de l’avenir… », raconte le docteur Selma. Un premier entretien permet d’évaluer si les visiteurs ont besoin d’un traitement, d’un suivi de longue durée.
Le médecin a de l’expérience, puisqu’il était jusqu’à cet été le chef de la cellule d’urgence médico-psychologique de Seine-et-Marne. A ce titre, il avait notamment supervisé la prise en charge des habitants de Dammartin-en-Goële, ultime cache des frères Kouachi lors des attentats de janvier. Mais il assure que l’impact aujourd’hui est d’une autre ampleur. « En janvier, les gens pouvaient se convaincre qu’il s’agissait d’attaques ciblées, et que le citoyen lambda n’était pas vraiment concerné. Aujourd’hui, c’est différent. »
Pour prendre rendez-vous avec la psychologue en victimologie : 01.49.36.72.38. ou 01.49.36.46.66. ; psychiatrie adulte : 01.49.36.70.83. ; pédopsychiatrie : 01.75.63.61.45.*Seuls sont concernés les habitants d’Aulnay, Villepinte, Sevran, Vaujours, Livry-Gargan, Tremblay, Blanc-Mesnil.
Source : Le Parisien