150 réfugiés syriens vont arriver en Seine-Saint-Denis à Romainville, Le Raincy et Noisy-le-Sec
Publié le 23 Septembre 2015
Romainville, Le Raincy, et désormais Noisy-le-Sec. Le préfet pour l’Egalité des chances Didier Leschi poursuit la réquisition de locaux dans le 93, pour y accueillir des réfugiés, Syriens pour la plupart, en provenance d’Allemagne.
Non sans rencontrer une certaine hostilité. Mise au point.
La réquisition par l’Etat de locaux au Raincy et à Noisy-le-Sec suscite beaucoup d’émotion. Certains élus parlent d’un choix « politique »…
DIDIER LESCHI. Politique ? Le premier centre d’accueil va ouvrir à Romainville, dans une ville qui compte 50 % de logements sociaux. Ce n’est pas un choix politique. Les locaux ont été proposés par un bailleur privé, ils avaient déjà servi à de l’hébergement d’urgence, et on a pu y faire des aménagements.
Que va-t-il se passer au Raincy ?
Le site [NDLR : une ancienne maison de retraite] va être réquisitionné durant un mois, le temps d’une expertise sur la sécurité et l’amiante. L’hôpital n’utilisait plus ce bâtiment parce qu’il n’avait pas les moyens de le remettre aux normes…
Il n’est donc pas encore sûr qu’on puisse l’utiliser ?
Non, mais ce qui est extrêmement désagréable, c’est qu’avant même d’avoir le résultat des analyses, on nous dise : nous n’accueillerons pas de réfugiés. En tant que citoyen, l’égoïsme me trouble toujours.
Savez-vous si la Seine-Saint-Denis accueillera des familles, des célibataires ?
Non, on ne choisit pas, on se met en situation d’accueillir tout le monde. A Romainville, nous disposons de chambres pour des familles et pour des personnes seules.
Quand seront accueillis les premiers arrivants ?
Aucune date n’est fixée. On ne le saura que 24 heures à l’avance, lorsque le car partira d’Allemagne…
Certains élus et habitants craignent que cet accueil provisoire ne s’éternise…
Les personnes accueillies ne resteront que deux à trois mois maximum, le temps d’instruire les demandes d’asile. Sur le plan administratif, nous ferons en sorte que cela se passe le plus rapidement possible. Dès qu’elles auront leurs papiers, les personnes partiront en province. Ces centres d’accueil ont vocation à fonctionner par roulements.
Ce qui veut dire qu’une fois la première vague de migrants partis, ils en accueilleront d’autres ?
Je vous rappelle que le gouvernement français s’est engagé à accueillir 24 000 personnes en deux ans. Mais on n’utilisera peut-être pas les mêmes sites durant deux ans. Peut-être découvrira-t-on d’autres endroits mieux adaptés.
Avez-vous d’autres pistes que celles déjà évoquées ?
On m’a parlé d’autres lieux, mais on va commencer avec ceux dont on dispose.
Cet accueil coûtera-t-il quelque chose aux communes ?
Rien ne sera à la charge des communes. Les associations gestionnaires s’occupent des repas, des examens médicaux. Il n’y aura pas de scolarisation des enfants, mais il y aura des cours de français sur site. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un nombre extrêmement limité de personnes à accueillir : 150 réfugiés environ pour tout le 93 !
D’autres réactions vous sont-elles parvenues ?
Il y a aussi des gens favorables à cet accueil, qui proposent d’être solidaires. Nous n’avons pas besoin de nourriture, mais les vêtements seront utiles. Une adresse mail existe pour nous contacter : pref-accueil-refugies@seine-saint-denis.gouv.fr
Source : Le Parisien