Un habitant de la Mayenne prend en covoiturage un habitant d’Aulnay-sous-Bois en possession de 7kg de cannabis
Publié le 29 Août 2015
Interpellé le 11 août dernier après une course-poursuite à Laval, il est mis en examen pour trafic. Son complice court toujours.
« À aucun moment, je n'ai vu de mes yeux la résine de cannabis dans ma voiture. » Sur l'écran de la salle d'audience du palais de justice d'Angers le prévenu ne doute de rien. En détention provisoire depuis le 13 août à la maison d'arrêt de Laval, ce SDF de 31 ans tente de se sortir de l'ornière. Après une interpellation mouvementée difficilement explicable.
Le soir du 11 août, sa manoeuvre intrigue l'équipe de la brigade anticriminalité (Bac) de Laval. Une marche arrière à un rond-point. Peu orthodoxe. Quand les policiers approchent leur véhicule, la 207 prend la fuite, avec deux personnes à bord.
Le conducteur interpellé
Une course-poursuite s'engage dans les rues du chef-lieu mayennais. Le conducteur percute une borne en béton. Pas suffisant pour l'arrêter. Il continue sa fuite folle, malgré une roue désaxée. Tente de disparaître en éteignant ses feux. Après avoir quitté la route de Mayenne, il se gare sur le parking d'un hôtel Formule 1.
Le passager part en courant avec un sac en plastique chargé. Il laisse tomber des pièces que les policiers identifient comme des plaquettes de 100 g de résine de cannabis. Le cabas est retrouvé plus tard. En tout, les enquêteurs mettent la main sur l'équivalent de près de 7 kg de shit. Mais ne coincent pas le fuyard, disparu dans la nature.
Pendant ce temps, le conducteur lâche le volant, descend de sa voiture et s'allonge sur la chaussée. Sur lui, 1 800 € en petites coupures. En garde à vue, il reconnaît une partie des faits. « Avoir conduit sans permis », réitère-t-il devant les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel. Il réfute l'acquisition, la détention et le transport non-autorisé de stupéfiants. « Je ne comprends pas pourquoi on me poursuit pour ça », lâche-t-il.
Sa version de l'histoire paraît à peine croyable. Il serait parti de Reims en direction de Lorient, pour rejoindre sa petite amie. Se serait arrêté le midi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour déjeuner avec une connaissance. Un ami qu'il a accepté d'emmener jusqu'en Mayenne, sans lui poser de question sur son sac. « Il fait beaucoup de covoiturage », confirme son avocat, MeRomain Bouliou.
« Le nez de Pinocchio s'allonge quand il ment », semble regretter l'avocat général Carol Dugast. Qui rappelle que le mis en examen a été condamné treize fois et fait l'objet de quatre fiches de recherche. La chambre de l'instruction qui devait statuer, hier, sur sa demande de remise en liberté, a décidé de le maintenir en détention.
Source : http://www.ouest-france.fr/