Les anciens salariés de PSA aux prudhommes après la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois

Publié le 26 Juin 2015

Les anciens salariés de PSA aux prudhommes après la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois

Ils sont venus avec des documents soigneusement rangés dans des pochettes cartonnées ou des sacs en plastique. Dans une salle d’audience comble, les anciens collègues se donnent l’accolade, certains n’ont revu personne depuis leur départ de l’usine d’Aulnay, en 2013. Deux ans après avoir perdu leur travail, près de 120 ex-PSA étaient présents au tribunal des prud’hommes de Bobigny, pour contester leur licenciement. 161 dossiers au total ont été examinés au cours d’une longue audience.

Les avocats de PSA ont eu beau pointer la diversité des cas, pour l’avocat des salariés, Me Fiodor Rilov, ils ont un point commun. Les ruptures des contrats de travail sont toutes liées, selon lui, à un plan de sauvegarde de l’emploi «irrégulier». Il s’agit du PSE présenté par le groupe automobile en juillet 2012, après qu’il eut annoncé la fermeture de l’usine d’Aulnay (3000 salariés) et la suppression de 1400 postes à l’usine de Rennes (Ille-et-Vilaine). L’avocat, connu pour avoir porté les dossiers Goodyear et Continental, met en doute la «justification économique» de la restructuration menée à l’échelle du groupe (plus de 11 000 suppressions de postes entre 2011 et 2013).

Décision le 1er décembre

«Le groupe traverse alors une crise, qui a duré à peine un an sans empêcher la progression de ses profits, assène Me Rilov. Mais tout à coup, cette crise va lui permettre de procéder à cette fermeture, programmée depuis bien longtemps.» En 2011, la CGT avait dévoilé une note interne évoquant déjà la disparition d’Aulnay, un an avant l’annonce officielle. L’argument fait sursauter Yasmine Tarasewicz, l’un des conseils de PSA : «Je ne veux pas laisser les juges qui nous écoutent ou les gens dans cette salle avoir le sentiment que le plan de sauvegarde de l’emploi n’avait pas de justification économique.» Quelques voix s’élèvent dans la salle : «Menteuse, menteuse !» L’avocate repousse les arguments des demandeurs, en particulier ceux qui contestent leur départ dans le cadre du protocole de fin de grève. Cet accord entre la direction et la CGT avait mis fin en mai 2013 à une grève de 16 semaines dans l’usine d’Aulnay. Les grévistes, puis d’autres salariés, avaient pu toucher une indemnité supplémentaire de 19 700 €, à condition de quitter leur poste tout de suite, en renonçant aux mesures de reclassement. «Il y a eu une concession de l’employeur, une concession du salarié, si l’acte est nul alors les sommes versées doivent être restituées !», affirme Yasmine Tarasewicz, alors qu’un peu plus tôt Fiodor Rilov fustigeait «un mécanisme ostensiblement contraire au code du travail».

Dans la salle, on soupire. «La pression qu’on nous a mise à l’époque pour partir !», s’exclame Brahim, 35 ans, lors d’une suspension d’audience. «Du coup, on n’a pas profité des formations», ajoute ce père de famille, dont les indemnités chômage vont bientôt se tarir. Il n’est pas le seul à chercher du travail, parmi les 161 demandeurs, qui réclament de 20 000 à 100 000 € d’indemnités. Les juges prud’homaux rendront leur décision le 1er décembre. Une seconde salve d’une centaine de dossiers fera l’objet d’une nouvelle audience d’ici la fin de l’année.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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Et c'est pas fini... Le DRH Philippe Dorge, le «cost-killer» de PSA, rejoint La Poste en septembre... peut etre pour cette performance.
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