Les jeunes d’Aulnay-sous-Bois invités à s’exprimer devant la caméra de Laure Poinsot
Publié le 29 Avril 2015
Voilà bientôt dix ans que Laure Poinsot, derrière sa caméra, et Karim, par le biais du théâtre, recueillent la parole des habitants de quartiers dits « sensibles » à Sevran. Jusqu'à aujourd'hui, Laure pose sa caméra à Aulnay pour demander à des jeunes de raconter leurs rêves, leurs modèles, leurs envies, leurs colères. Des témoignages qui seront regroupés dans des films de quinze minutes. Ces « vidéomatons » serviront d'outils pour susciter le débat lors de projections.
« A Douala, au Cameroun, où je conduis une expérience similaire, les habitants appellent leur cité sous-quartier. Les réalités sont très différentes mais la transposition riche pauvre est comparable », estime Laure. La difficulté de parler de soi, aussi. Hier après-midi, cité de l'Europe, dans le café associatif géré par la régie de quartier Saddaka, les candidats qui acceptent de parler de leurs rêves et leurs espoirs se font rares.
« C'est un travail de longue haleine. Mais quand la parole se libère, c'est toujours intéressant », assure Karim. Dans un coin du café, Aboubakar qui a joué le jeu la veille, avec une poignée d'autres jeunes, accepte de dire à nouveau le projet qui lui tient à cœur. « J'ai quatre pays en moi : la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée et le Sénégal. Aussi je voudrais suivre une formation qui me permette de développer là-bas le photovoltaïque et enseigner son usage dans les villages. Un bon moyen d'économiser l'énergie et de respecter la nature », raconte ce jeune homme âgé de 24 ans qui n'est pas retourné en Afrique depuis 2006. « J'avoue que j'ai le mal du pays mais je n'ai pas les moyens de faire le voyage », conclut ce magasinier.
Aujourd'hui de 14 heures à 19 heures au 21, chemin de Roissy-en-France à Aulnay.
Source : Le Parisien