2011 : Spécial Parti socialiste : L’Odyssée des Cantonales (17)
Publié le 4 Mars 2011
Nettoyer les écuries d’Augias au Parti Socialiste ? Ici ou ailleurs ?
Ce n’est pas tous les jours que nous pouvons disposer d’un document de première main sur les mœurs d’une Fédération du Parti socialiste. Qui plus est provenant de l’un des responsables nationaux du Parti.
Soulignons ici le courage et l’honnêteté d’une démarche consistant à briser le mur du silence sur des pratiques qui n’ont que trop duré. Cela se passe dans les Bouches-du-Rhône. Mais tous ceux qui connaissent peu ou prou, le fonctionnement interne de telle ou telle collectivité locale ont pu noter, ici ou là, des comportements pas très éloignés de ce qui est, fort justement, dénoncé ici.
Dans ce rapport, accablant et édifiant, il est dit, en effet, ceci :
« Le Conseil Général, machine à distribuer des postes d’élus et d’employés, est utilisé comme instrument clientéliste… »
« L’argent public y est notoirement utilisé pour faire pression sur les élus socialistes afin de s’assurer de leur soutien sans faille – pour ne pas dire leur docilité – quand il ne s’agit pas de leur silence… »
« Le contrôle sans limite de X sur le parti s’exerce par la mise en place systématique, à la direction des sections du parti, d’employés du Conseil Général substituant aux règles de pluralisme (…) celle d’un clientélisme féodal ou la soumission et le culte du chef ont désormais cours. »
« Le poids du Conseil Général sur le Parti pèse extrêmement lourd sur les élus tant l’obtention des subventions pour des associations locales est malheureusement liée au degré de fidélité que les élus ont à l’égard du Président. »
« Des témoignages relatent l’utilisation des moyens publics retirés ou attribués au gré des humeurs arbitraires du Président, non pas en fonction de la pertinence des tel ou tel projets portés par les élus (…) mais en fonction du degré d’allégeance. »
« Ce système de domination sans limite peut conduire aux dérives les plus graves dans l’usage de l’argent public, car il fait disparaître toute forme de contrôle politique ou administratif interne aux collectivités sur l’argent public, et peut conduire à la confusion entre l’exercice du pouvoir et l’appropriation personnelle de ce dernier. »
Sans commentaire…
Tout cela est su de beaucoup de gens qui par facilité, intérêt ou du fait de menaces préfèrent fermer les yeux devant de telles pratiques. Au risque d’y perdre leur âme ou leur dignité.
Et, si un renouveau civique et citoyen, permettait, ici ou là, de porter un coup d’arrêt à ce type de phénomène ?