L’Etat a dépensé 8 millions d’euros pour les villages d’insertion de Roms en Seine-Saint-Denis
Publié le 22 Septembre 2015
En 2007, Aubervilliers accueillait le premier village d'insertion de Roms. Quatre autres structures du même genre ont ensuite ouvert en Seine-Saint-Denis : à Bagnolet, Saint-Ouen, Saint-Denis et Montreuil. Huit ans après, alors que deux d'entre elles, à Saint-Ouen et Bagnolet, ont fermé leurs portes et que le dispositif touche à sa fin, la préfecture dresse un bilan en demi-teinte de ces expériences.
« Depuis 2007, l'effort financier de l'Etat a été très important, mais les difficultés sont grandes et les résultats mitigés », estime Didier Leschi, le préfet à l'égalité des chances. Au total, 8 M€ ont été investis dans ces structures, soit 40 000 € par ménage. « En termes de politique de la ville, c'est un des plus forts investissements », précise Didier Leschi.
En huit ans, 200 familles ont été accueillies. Parmi elles, 107 ont pu être relogées, principalement dans des HLM du contingent préfectoral ; 17 sont en attente d'un appartement ; les autres ont quitté le dispositif. « Dans les faits, il est très difficile de trouver un logement social pour ces familles, même dans le contingent préfectoral. L'autre difficulté, c'est l'emploi. Une très faible minorité a un travail, et encore il s'agit la plupart du temps d'un emploi aidé », déplore Didier Leschi.
« Le bilan des villages n'est certes pas parfait, mais il est quand même plutôt positif, tempère Patrick Braouezec, le président (FG) de Plaine commune. « Quelque 107 familles relogées sur 200, c'est plutôt bien, modère également Livia Otal, coordinatrice de la mission bidonville pour Médecins du monde (MDM). Les villages ne sont pas la réponse, mais une des réponses. »
A ce jour, 37 ménages continuent de bénéficier de ce dispositif dans les trois villages restants. Mais s'il se poursuit pour les actuels occupants, aucune nouvelle entrée n'est programmée. « Il nous faut repenser un autre dispositif », estime Didier Leschi. La question des bidonvilles roms est en effet loin d'être réglée. Le département compte toujours une quarantaine de campements qui abritent environ 2 000 personnes.
Source article : Le Parisien