Les clubs de foot d’Ile-de-France se mettent aux emplois d’avenir. 400 jeunes peu diplômés devraient être recrutés
Publié le 12 Octobre 2013
Les emplois d’avenir ont fleuri dans les mairies, les écoles, les associations, les supermarchés, les entreprises… Désormais, ce sont les clubs de football de la région qui vont recourir à ces contrats aidés permettant d’embaucher les jeunes peu diplômés. Jamel Sandjak, président de la Ligue de Paris - Ile-de-France, réunit aujourd’hui une centaine de responsables de clubs pour leur présenter le dispositif. Avec un objectif : permettre le recrutement de 100 jeunes d’ici à fin décembre et de 300 autres par la suite.
« C’est pour devenir footballeur? », s’interrogeait un jeune homme, mardi lors du forum de l’emploi organisé au Stade de France à Saint-Denis. Le cabinet FFP (Filière de formation professionnelle) y tenait un stand pour présenter le dispositif. Face au flot de visiteurs, Farid Maachi, responsable du cabinet, a répété à l’infini ses explications : non, il ne s’agit pas d’embaucher des joueurs, mais des salariés chargés de faire fonctionner le club. « On n’a pas besoin de super footballeurs, mais de bons éducateurs, avec des convictions! », explique l’homme, également président du club de foot d’Aubervilliers.
« Si vous êtes intéressés, lance-t-il à un groupe attentif, allez voir le responsable d’un club et dites-lui que ça ne lui coûtera presque rien! » Outre les aides de l’Etat et de la région, les employeurs auront aussi droit à un coup de pouce de la Fédération française de football. Les jeunes embauchés le seront pour une durée de un à trois ans, rémunérés au smic, et pourront suivre une formation (1200 heures sur trois ans) pour passer un brevet d’Etat mention activité physique pour tous, et un brevet de moniteur fédéral. Jamel Sandjak indique : « On n’est pas là uniquement pour proposer et gérer des compétitions. Notre volonté est d’accompagner les clubs. Les jeunes que l’on va former avec ces contrats seront des acteurs incontournables dans le futur : ils accueilleront les parents, ils sauront remplir les feuilles de matchs… Notre objectif à moyen terme est d’avoir un salarié dans tous les clubs franciliens possédant une école de foot. » Il rappelle que le projet a été imaginé en 2008, alors qu’il était président du District de la Seine-Saint-Denis… et que les emplois d’avenir n’existaient pas.
Parmi les jeunes passés mardi sur le stand de FFP, Douga Diarra semble intéressé. Le jeune homme de 24 ans évolue au Red Star (3e niveau national) à Saint-Ouen. Jusqu’à présent, il a été animateur et a occupé des petits boulots dans la sécurité. Il est séduit par l’idée de se former tout en travaillant. « Ça peut être bien. Et les horaires me conviendront peut-être mieux que ceux qu’on me propose. Je veux pouvoir continuer à jouer au football », glisse-t-il, espérant qu’un club sera compréhensif. Farid Maachi a aussi reçu la visite de quelques candidates féminines.
L’idée de se doter de salariés semble en tout cas séduire un certain nombre de clubs. Une série d’embauches devrait avoir lieu dans les jours à venir. L’initiative est suivie de près par les pouvoirs publics, très mobilisés sur le front des emplois d’avenir. « L’enjeu sera de pérenniser ces emplois au-delà des trois ans », indique-t-on du côté de la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Source : Le Parisien