Le 93 lutte contre la désertification médicale en payant les études de ses futurs médecins et puéricultrices !

Publié le 8 Octobre 2013

nurse_team4.jpgLe conseil général attribue des bourses aux futurs médecins, auxiliaires de puériculture et puéricultrices qui s’engagent ensuite à travailler dans le 93.

Une bourse mensuelle pour lutter contre la désertification médicale. Hier matin, le président PS du conseil général, Stéphane Troussel, a rencontré les bénéficiaires d’un tout nouveau dispositif. En échange d’une bourse, dix auxiliaires de puériculture, quatre puéricultrices et cinq médecins s’engagent, à la fin de leurs études, à travailler trois à quatre ans dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) et dans les crèches départementales du département. « La Seine-Saint-Denis connaît de grandes inégalités en matière d’accès aux soins, c’est pourquoi sommes obligés de mener une politique très volontaire », souligne Stéphane Troussel.

Ainsi, les auxiliaires de puériculture boursières reçoivent un montant de 1100 € net par mois pendant les dix derniers mois de leur formation. En contrepartie, elles s’engagent à travailler trois ans dans les crèches. Les futures puéricultrices, elles, sont recrutées parmi les infirmières. Le conseil général leur paie leur scolarité d’un an et leur propose un montant de 1360 € net sur douze mois pour celles qui ont moins de trois ans d’expérience et 1560 € net pour les autres. En échange, elles travailleront pour au moins trois ans comme adjointe à la directrice de crèche, directrice de centre PMI ou puéricultrice de secteur. Enfin, les médecins seront payés 1000 € net par mois durant leurs deux dernières années d’étude contre un engagement de quatre ans dans une PMI. Cette proposition n’a pas rencontré le succès escompté : seuls deux médecins se sont portés volontaires pour cinq bourses. L’ensemble des candidats ont été sélectionnés en fonction de leur situation financière et surtout de leur motivation.

Micheline Grandman était infirmière scolaire avant de s’engager dans une formation d’auxiliaire de puéricultrice. « Les centres de PMI n’ont pas forcément bonne réputation car le travail qu’ils font est méconnu, raconte-t-elle. Beaucoup d’amis m’ont dit : Tu ne vas rien faire là-bas. Mais c’est complètement faux. » Par ailleurs, la jeune femme met aussi en avant l’avantage du financement. « Je connais des amis qui ont dû vendre leur appartement pour financer leurs études, poursuit-elle. Alors que nous, non seulement, nous sommes payés mais en plus nous sommes sûrs d’avoir un boulot à la fin de la formation. » Bintou Timera, elle, était infirmière en milieu hospitalier pendant huit ans. En décidant de devenir puéricultrice, elle accepte une perte de près de 600 € par rapport à son ancien salaire. « C’est un choix réfléchi qui n’a pas été simple, reconnaît-elle. Mais j’ai envie de m’investir dans ce département et de travailler au contact des tout-petits. »

Reste que la Seine-Saint-Denis n’est pas seule à proposer un tel dispositif. Paris le fait également. « La capitale bénéficie d’un avantage anormal, dénonce Stéphane Troussel. Les départements sont obligés de demander aux candidats de passer, en plus de leur diplôme, le concours de la fonction territoriale pour devenir cadre A. Mais pas à Paris qui bénéficie d’une dérogation. Un concours en moins à passer : cela représente une concurrence terrible pour nous. »

Source : Le Parisien

 

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Santé

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