Contrôle des éventuelles retombées en France consécutives au passage du nuage "radioactif" en provenance du Japon

Publié le 5 Avril 2011

Dès l'annonce de l'arrivée de gaz et de particules radioactifs en provenance du Japon, l'ACRO ( l'Association pour le Contrôle Radioactivité dans l'Ouest) a organisé un suivi des retombées en France métropolitaine. Des  « préleveurs volontaires » de l’ACRO et de Greenpeace ont prélevé de l'herbe de façon méthodique et régulière en divers points du territoire national et les résultats sont mis en ligne aussitôt.

 

Constats pour la 1ère semaine, du 23 au 31 mars 2011

 

De l’iode radioactif (iode-131) est détecté en différents endroits du territoire national, dans le couvert végétal (herbe). Des valeurs comprises entre 1 et 4 Bq par kilogramme de matière fraîche sont mesurées. . Les conditions météorologiques du moment et du lieu devraient expliquer les différences entre les régions explorées. Du césium-137 est également observé dans les environs de Strasbourg à une concentration inférieure à 1 Bq/kg frais. Afin d’apprécier sa relation ou non avec les rejets de Fukushima, des investigations complémentaires vont être effectuées ; Néanmoins il est à noter que sa présence correspond à la plus forte concentration en iode 131.

 

carteiode.jpg

Une rapide comparaison avec ce qu’il en est dans l’air permet de dire que la contamination des végétaux par l’iode radioactif (iode-131) peut être 1000 fois, voire 10 000 fois, plus élevée que celle de l’air ; le 27 mars, pour moins de 0,001 Bq par m3 d’air (soit environ 1 mBq par kg d’air), on retrouve plus de 1 Bq par kg de végétaux frais. 

 

Même si les rejets gazeux sont en baisse à Fukushima,  des masses d'air contaminées continuent à arriver et les dépôts s'accumulent. Les deux associations maintiennent donc leur surveillance citoyenne.

 

Tchernobyl nous a appris que nous étions tous « riverains » d’une centrale nucléaire malgré la distance. L’arrivée de masses d’air contaminées en provenance de Fukushima (Japon) confirme cette règle.

 

De ces premiers constats, il en découle les conclusions suivantes :

 

Origine : l’iode radioactif témoigne de la présence des masses d’air contaminées en provenance des réacteurs nucléaires accidentés de Fukushima (Japon).

 

Irradiation externe : ce dépôt radioactif est actuellement trop faible pour augmenter significativement le niveau du rayonnement ambiant dû à la présence d’éléments radioactifs naturels contenus dans les sols. Il n’y a donc pas de risque particulier à séjourner dehors. Enfin, pour répondre aux nombreuses demandes reçues à l’ACRO, il faut préciser qu’aucun compteur Geiger ne peut mettre en évidence l’actuel dépôt radioactif.

 

Contamination du lait de vache : La concentration dans le lait correspond généralement à environ 0,5 à 1% de la quantité d’iode radioactif (iode-131) ingérée quotidiennement par l’animal. Aussi, elle ne devrait pas excéder 2 Bq/L compte tenu de ce que nous avons mesurés. De telles valeurs n’impliquent pas actuellement de contre-mesure particulière. 

 

Contamination des légumes feuilles : généralement elle est du même ordre de grandeur que celle mesurée dans l’herbe. Pour l’instant, de telles valeurs ne devraient pas conduire à s’abstenir de consommer des légumes et fruits frais.  Un simple lavage est suffisant.

 

Persistance – accumulation : du fait de sa courte demi-vie (8 jours), l’iode radioactif (iode-131) ne persistera pas dans l’environnement comme c’est le cas avec le césium-137 (30 ans). Ceci ne signifie pas que les niveaux observés n’augmentent pas dans l’avenir. L’intensité des dépôts radioactifs dépend d’abord de l’ampleur de la contamination de l’air et de sa persistance. Or, l’accident nucléaire de Fukushima est à l’origine de rejets radioactifs continuels ; la situation n’est toujours pas maîtrisée.

 

 

Source : http://www.acro.eu.org/result_couv_veg_fr.htm

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Environnement

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