Aulnay-sous-Bois : quand Oxygène manipule ses lecteurs
Publié le 10 Avril 2012
Ce n'est pas la première fois que cela se produit. Déjà, en janvier 2011, le magazine municipal Oxygène avait fait preuve d'une grande légèreté en annonçant l'aménagement du square Volpati "à la demande des habitants" du quartier Tour Eiffel. Dans les faits la réalité était beaucoup plus nuancée puisqu'une pétition de 300 signatures ainsi qu'une manifestation réunissant une bonne cinquantaine de personnes avaient remis un temps en cause la transformation d'un parking en espace vert dans ce secteur de la ville. Comme nous le relations à l'époque dans à un article à relire ici, cette manœuvre s'apparentait à une certaine forme de manipulation de l'opinion de nature à faire croire que l'action municipale reçoit toujours l'assentiment de ses administrés, ce qui bien entendu n'est pas toujours le cas, loin s'en faut.
Et bien, il semblerait que ce mauvais reflexe soit tenace au sein de la rédaction du bimensuel aulnaysien. En effet, en page 12 du numéro 150 daté du lundi 19 mars 2012 (photo ci-contre), on peut lire à propos du projet Croix-Blanche qui doit décider du futur aménagement du terrain de l'ancien centre des impôts que "le conseil de quartier (Prévoyant-Le Parc) prend l'initiative" pour faire avancer le dossier ! Voilà une manière bien cavalière d'instrumentaliser les outils de la démocratie participative qui ne servent bien souvent qu'à l'autopromotion du pouvoir en place. Car, dans les faits, si les choses progressent, le mérite principal en revient avant tout à l'association de Défense de l'Environnement du Quartier Croix-Blanche et des ses Environs qui, par son travail de terrain tenace, a contraint les élus en place à revoir leur copie.
En effet, avec un peu de recul et un minimum d'honnêteté intellectuelle, force est de constater que la majorité municipale actuelle a plutôt fait preuve d'un amateurisme consternant dans la gestion de cette affaire, présentant piteusement en réunion publique les premières esquisses de son projet dans un lieu inadapté avec le support d'un architecte, approximatif et vite dépassé, qui s'emmêlait les pinceaux en exposant les plans de la future construction au point d'obliger la mairie à reculer immédiatement dès la fin de cette soirée ! Depuis, évidemment, la co-élaboration entre les élus et l'association s'est, non sans mal, mise en place. Alors, bien entendu, la tentation de la récupération médiatique opportuniste est à l'œuvre. Oxygène et son directeur de publication, qui n'est autre que le maire Gérard Ségura, réécrivent l'histoire comme dans les romans-photos à l'eau de rose. Mais tout le monde n'est pas dupe, car la manipulation, elle aussi, a ses limites...
Photo : page 12 du numéro 150 d'Oxygène daté du lundi 19 mars 2012