Aulnay-sous-Bois : les travaux ont repris à l'usine d'amiante

Publié le 3 Avril 2012

Des bungalows de chantier flambants neuf, quelques ouvriers fixant une toile étanche sur une structure métallique, le ronflement du moteur d’une tractopelle… Les signes sont discrets, mais bien là. Le chantier de dépollution du CMMP (Comptoir des minéraux et matières premières), situé rue de Mitry, à Aulnay, a repris hier… après s’être assoupi durant vingt mois! Le moment est décisif.  En principe, c’est la dernière phase de l’interminable dépollution de ce site où l’on a broyé de l’amiante de 1938 à 1971. Le chantier avait démarré en 2009. Les bâtiments ont été démolis. Mais il restait les sous-sols, où l'amiante gît encore en quantités importantes. 

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Une «possible» fin de chantier en juin

Une première réunion de chantier aura lieu aujourd’hui pour planifier les opérations. Dans un premier temps, le travail va se concentrer dans une « zone test » : « C’est une demande de l’inspection du travail et de la Caisse régionale d’assurance maladie (Cramif) », indique Jean-Pierre Beckmann, maître d’œuvre du chantier pour le compte de Deltaville, la société d’économie mixte propriétaire du terrain. La zone est située à l’arrière de l’emplacement de l’ancien bâtiment B, qui longeait le cimetière. Là, les sondages ont révélé la présence d’une importante quantité d’amiante en sous-sol. Une tente étanche de 200 m2, dépressurisée, va être dressée sur place. Les opérateurs, en combinaison hermétique, y accéderont par un sas spécial pour extraire la terre et l’ensacher suivant la réglementation en vigueur.

Les travaux avaient dû s’interrompre à l’été 2010, après la découverte de fibres d’amiante en sous-sol. La société Deltaville avait alors attaqué le CMMP en justice, lui reprochant d’avoir dissimulé l’ampleur de la pollution. Une experte judiciaire a été nommée et elle a rendu ses conclusions en février dernier. Il fallait encore le feu vert de l’inspection du travail et de la Cramif, qui l’ont accordé il y a deux semaines. Selon la méthode retenue, les terres doivent être excavées à une profondeur moyenne de 33 cm. Prudemment, le maire PS Gérard Ségura a annoncé une « possible » fin de chantier en juin, ce qui permettrait à l’école du Bourg de réintégrer ses locaux voisins du chantier et déserts depuis 2006. L’installation des élèves dans des préfabriqués coûte chaque année à la ville environ 800000 €.

Pour venir à bout de « l’usine-poison », à laquelle on attribue aujourd’hui 113 cas de maladies liées à l’amiante, l’enveloppe pourrait atteindre 11 et 12 M€, dont 2 M€ pris en charge par le conseil régional, 500000 € par le département, et 600000 € par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Mais pour l’essentiel, ce sont les contribuables aulnaysiens qui ont payé. Le CMMP avait consenti un effort financier de 400000 €.

 Source information et photo : Gwenael Bourdon, Le Parisien du mardi 3 avril 2012

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Amiante

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