Pas de nouveaux trains sur la ligne du RER B avant 2030 ?
Publié le 3 Février 2021
C'est presque acquis, Alstom devrait refuser d'honorer le contrat de renouvellement des RER B en Ile-de-France. Interrogée ce mardi soir, l'entreprise ferroviaire l'assure : « Ce contrat n'est pas viable. Aussi, sauf un miracle, nous allons prendre la décision de ne pas l'exécuter. »
Un vrai séisme pour les usagers du RER B et le contribuable francilien. En effet, cette annonce signifie que la livraison des premiers trains normalement prévue en 2025 va être reportée de plusieurs années. Surtout, son prix risque d'exploser. Pour rappel, ce contrat prévoit l'achat de 146 nouveaux trains destinés à la ligne B du RER, pour 2,56 milliards d'euros financés par l'autorité régionale Ile-de-France Mobilités. Après plusieurs semaines de retard à cause de nombreux recours juridiques déposés par Alstom, ce méga contrat avait été attribué par la RATP et la SNCF au consortium CAF - Bombardier. L'histoire aurait dû s'arrêter là.
«Tout le monde va nous en vouloir pendant dix ans»
Sauf que depuis vendredi dernier, le canadien Bombardier appartient à Alstom. Autrement dit, l'entreprise française a la main sur le contrat des RER B. « Nous n'avions pas accès à l'offre de Bombardier avant vendredi soir, assure Alstom. Mais maintenant que nous l'avons vue, nous savons qu'ils ont fait une offre déraisonnable. Et pas seulement en termes de prix ».
Pour tenter de trouver une solution, Alstom avait proposé une médiation de deux ou trois semaines avec la RATP, la SNCF et la région Ile-de-France pour déterminer si l'offre de CAF et Bombardier était faisable. Peine perdue ! Ce mardi après-midi, la RATP et SNCF ont fermé la porte à toute médiation. Dans un communiqué commun, les deux entreprises demandent à Alstom, « le respect des règles de la commande publique, qui ne permettent pas de renégocier l'offre ferme déposée ».
Il faut dire qu'Alstom souhaitait non seulement que CAF soit écarté du contrat mais surtout que l'offre proposée par le consortium soit revue à la hausse. De combien ? Entre celle proposée par Alstom et celle du consortium CAF - Bombardier, l'écart est abyssal, entre 500 et 600 millions d'euros.
Désormais, sauf revirement, cette décision ouvre la voie à une bataille juridique entre les parties et à un nouvel appel d'offres. « Nous avons entièrement conscience des répercussions, avoue Alstom. Des délais supplémentaires que cela va engendrer pour les usagers, de la hausse des prix sur les contribuables. La RATP, la SNCF, Ile-de-France Mobilités, tout le monde va nous en vouloir pendant dix ans. Cela pourra même jouer sur un éventuel prochain appel d'offres. Mais si nous signons ce contrat, ce sera un enfer pendant dix ans à devoir chaque fois réaliser des économies de bout de chandelles ».
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Source information : journal Le Parisien / Source vidéo d’illustration : Aulnaylibre.com