Le dernier combat de Braveheart Mehdi Bouadla à Aulnay-sous-Bois

Publié le 2 Novembre 2018

C’est mon fils de 5 ans qui me l’a demandé. Il ne m’a jamais vu sur un ring... » Un dernier combat pour la famille. Ce soir, Aulnay-sous-Bois accueille le jubilé de « son » boxeur, Mehdi Bouadla, 36 ans, au gymnase Pierre-Scohy. L’occasion pour le sportif de raccrocher les gants en beauté, après une carrière de quinze ans, riche de plusieurs titres de champions de France et des ceintures européennes et internationales WBA-WBO-IBF, les principales fédérations du noble art. « J’ai découvert la boxe à 15 ans. A l’époque, je me cherchais sportivement.


C’est mon frère Karim qui, un soir de footing, m’a convaincu de faire de la boxe », raconte Mehdi, ex-chauffeur de l’ancien maire et désormais gardien d’école. Début 2000, il passe les portes du CSL Boxe, le club d’Aulnay. « Je suis resté une semaine assis sur un banc à regarder les gars s’entraîner. J’étais fasciné », se souvient-il. Il s’inscrit et, quelques mois plus tard, gagne son premier combat amateur.« J’ai été en boîte de nuit pour fêter ça ! J’en ai même oublié de m’entraîner toute la semaine. Sauf qu’on m’a appelé le samedi pour un combat le soir même. Ça a été ma première leçon dans ce sport : après le premier round, j’ai payé mes écarts et j’ai perdu... »
 

SURNOMMÉ BRAVEHEART
Mais Mehdi Bouadla se relève. Il passe pro en 2003 et gagne son premier titre de champion de France des supermoyens en février 2009. « Ma fille était née quinze jours plus tôt, ça m’a motivé comme jamais », raconte le boxeur, papa de deux enfants, pour qui « la famille compte beaucoup ». A son apogée, Mehdi Bouadla défend deux fois son titre de champion de France et décroche des ceintures internationales. « J’étais dans le top 15 mondial », se félicite celui qui a décroché le surnom de « braveheart » (coeur brave) après un combat dantesque — mais perdu — contre Mikkel Kessler, un champion danois.

Sa santé le rattrape en 2016, après une victoire en Algérie, son pays d’origine. « Un jour, je me suis bloqué le dos, se souvient-il. Je suis allé faire des examens… et le diagnostic est tombé : tumeur cancéreuse au rein. » Il refuse de se faire ôter l’organe malade et préfère l’ablation de la tumeur. « Je ne voulais pas arrêter de boxer. Mais cette opération m’a fait comprendre que je ne suis pas le plus fort du monde. » Mais l’idée de boxer une dernière fois, chez lui, à Aulnay, germe dans son esprit. « Je voulais partir la tête haute. Et la mairie d’Aulnay a tout de suite donné son feu vert ! » Pour ce combat, Mehdi s’est entraîné pendant deux mois. « J’ai perdu neuf kilos. J’ai fait le sparring-partner pour les jeunes du club. » Il aura de quoi se motiver juste avant de monter sur le ring : son fils Naïm, 5 ans, doit combattre pour la première fois contre Lounis, le fils de son ami d’enfance. « La famille, toujours », conclut le boxeur en souriant.

Source article : Thomas Poupeau du journal Le Parisien / Vidéo : Aulnaylibre.com

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Soyons sport.

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