Message de fermeté du préfet du 93 aux responsables musulmans

Publié le 21 Novembre 2015

Message de fermeté du préfet du 93 aux responsables musulmans

Une semaine après les attentats, le prêche du vendredi a nécessairement pris une tonalité particulière dans les quelque 120 mosquées et salles de prières de Seine-Saint-Denis. Certains imams du département s’étaient au préalable entendus pour délivrer un message commun : le respect de la vie. « Nous avons lu le communiqué devant tout le monde, et parlé avec colère. Il y a eu tant de morts », glisse ce responsable cultuel d’Aulnay.

Sans doute les responsables religieux avaient-ils encore en tête les paroles du préfet Philippe Galli. Ce dernier a réuni jeudi soir les responsables musulmans à Bobigny. L’occasion d’abord de leur signifier la détermination de l’Etat à agir contre « la radicalisation et le prosélytisme », ce qui peut passer par l’intervention des forces de l’ordre dans les lieux de prière. Dès mardi, d’ailleurs, une perquisition administrative visait une mosquée d’Aubervilliers.

Mais Philippe Galli a surtout adressé aux responsables religieux une série d’injonctions inédites, un cran au-dessus du discours tenu par le représentant de l’Etat après les attentats de janvier (il avait alors réuni les représentants religieux à deux reprises). « Mes attentes face à la communauté musulmane sont fortes et j’attends des réponses claires », annonce-t-il désormais. Car les tueries du 13 novembre ont visé « toute la communauté nationale ». Les imams sont invités à être clairs sur ce point face aux fidèles. « L’excuse du blasphème ne pourra plus être évoquée par certains pour justifier l’inqualifiable. »

Mais il y a plus. Des caches ont été identifiées à Bobigny, puis Saint-Denis. Là encore, Philippe Galli appelle les responsables religieux à prendre en compte cette situation, à « dénoncer ces complicités qui font le lit du terrorisme et qui jettent le discrédit sur toute la communauté », et à lutter contre « les messages de mort et les messages de haine au sein de la communauté, surtout auprès des jeunes », Le message semble plutôt bien passé auprès des responsables présents, qui ont pu prendre la parole. « C’était un moment d’échange important, estime Yacine Hilmi, qui traduit les prêches de l’imam, à Sevran. Tout le monde a pu faire part de ses préoccupations, de la peur des amalgames. »

« Je suis d’accord avec tout ce qu’a dit le préfet. On va faire ce qu’on peut, avec nos moyens, pour lutter contre le terrorisme, même si on ne sait pas qui est derrière Daech », explique un associatif aulnaysien, inquiet de la sécurité des mosquées. « Il faut que l’Etat nous protège. La police est simplement passée nous voir, pour nous dire de l’appeler en cas de besoin. »

L’imam de la mosquée Olivier de la paix à Bagnolet n’a pas assisté à la réunion. « Nous n’avons pas attendu les consignes du préfet pour prendre nos responsabilités car on le sait, la terreur peut toucher tout le monde », confie Abdelkhader Ounissi. Lui aussi a délivré ce vendredi « un message fort de paix et de solidarité ».

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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