Quand Léon de Bruxelles n'a plus la frite...

Publié le 10 Septembre 2011

Depuis lundi, des salariés de la chaîne de restaurants Léon de Bruxelles (64 magasins, 1350 salariés en France) sont en grève en région parisienne. Ils réclament une contrepartie pour les opérations « moules à volonté ». Reportage.

leon-de-bruxellesCe sont les « moules à volonté » qui ont fait déborder le vase. Chez Léon de Bruxelles, les salariés de six restaurants de région parisienne (République, Opéra, Porte Maillot, Rosny-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois, Montlhéry) se sont mis en grève lundi soir, sur les salaires et les conditions de travail, alors que la direction inaugurait une semaine spéciale de « moules à volonté », du 5 au 9 septembre, pour attirer le client.

 Les moules gratuites, c’est intéressant pour le client à l’estomac élastique, mais moins pour les salariés : « En cuisine, cela représente beaucoup plus de travail pour le même salaire. Les serveurs, eux, y perdent car leur pourcentage est basé sur la première commande. Ensuite, ils servent des cocottes gratuites, sur lesquelles ils ne touchent rien », dénonce Akli Guerda, manager et délégué CGT du restaurant d’Opéra, dans le 9ème arrondissement. « Une fois j’ai servi trente-six cocottes en une soirée, à quatre personnes. J’ai touché 5% sur les quatre premières, et servi les vingt-huit autres pour rien ! Une cocotte pèse deux kilos, on en transporte huit à la fois sur les plateaux », raconte Mourad Kesri, délégué CGT au restaurant de la Porte Maillot.

e-learningJusqu’à présent, Léon de Bruxelles proposait la formule tous les dimanche soir. « Lors des dernières négociations annuelles en décembre, la direction avait accordé 5 euros brut par dimanche, et seulement aux salariés des cuisines », explique Mady Yena, secrétaire général de la CGT de l’entreprise. « Pour nous, c’est insuffisant.

Quand nous avons su qu’il y aurait une semaine entière de moules à volonté en septembre, nous avons réclamé une compensation. En août, la direction nous a reçus trois fois mais n’a rien lâché, donc nous avons lancé la grève ». Les grévistes réclament 20 euros brut par soirée commerciale, pour tous les salariés. Pour les serveurs, ils demandent aussi que les bons de réduction donnés aux clients ne fassent plus baisser la prime au pourcentage. Enfin, au restaurant d’Opéra, ils exigent l’aménagement de l’escalier, étroit et dangereux, que les serveurs doivent emprunter de profil avec leurs deux plateaux !

Depuis lundi, la direction n’a pas ouvert de négociations, le directeur général de l’entreprise, Laurent Gillard, expliquant à l’AFP qu’il s’agit d’un « mouvement un peu sauvage engagé par un syndicat minoritaire qui fait pression pour polluer l’atmosphère de cette opération marketing », tandis que le syndicat Force ouvrière, majoritaire, se désolidarisait de la CGT pour renvoyer les revendications aux prochaines négociations annuelles, en décembre.

Mercredi, la CGT a accepté de faire un « geste » envers la direction en faisant reprendre le travail aux grévistes de République, Rosny-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois, et Montlhéry, explique Mady Yena. « Mais si la direction ne lâche rien, on relancera la grève, et sans préavis cette fois ». A Opéra et Porte Maillot, unités qui comptent chacune une trentaine de salariés, la grève à 100% continuait jeudi. La direction a fait venir des salariés et directeurs d’autres établissements pour servir les quelques couverts aux clients qui osent franchir les piquets de grève.

Source : Fanny Doumayrou www.humanite.fr

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #C'est dans le Journal

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