Le musée de l’air du Bourget fait revivre les pilotes de la guerre 14-18

Publié le 1 Février 2014

bourget-musee.jpgAvril 1916. La bataille de Verdun fait rage. « Deux combats sérieux à ajouter à la liste. La première fois, j’ai échoué, ma mitrailleuse ayant refusé tout service. J’en ai hurlé de rage dans mon appareil », témoigne le pilote Jean Chaput, dans son journal. Deux ans plus tard, le jeune homme est tué au combat à bord de son Spad XIII. Il a 25 ans. C’est cette bataille des airs dans le ciel français et allemand que le musée de l’Air du Bourget entend faire revivre du 8 octobre 2014 au 18 janvier 2015 au travers d’une exposition intitulée « La Grande guerre des aviateurs ». En attendant, on peut admirer les coucous de 14-18 exposés en permanence dans le hall de la Grande guerre.

« 2014, c’est le centenaire de la Première Guerre mondiale, mais c’est aussi celui du terrain d’aviation du Bourget, rappelle Catherine Maunoury, la présidente du musée. C’est de là que sont parties les premières missions de reconnaissance de l’aviation française. Le musée a tenu à s’engager dans ces commémorations pour souligner les aspects humains, militaires, techniques et industriels de ces temps de guerre ». Au même titre que le musée de la Grande guerre de Meaux (Seine-et-Marne), le musée de l’Air, qui dispose d’une très riche collection sur cette période, a donc reçu le label Mission du centenaire et sera un des acteurs de la commémoration.

Les aviateurs seront au centre de l’exposition concoctée par le musée. « On parle beaucoup de la correspondance des Poilus dans les tranchées, explique Gilles Aubagnac, conservateur au musée de l’Air. Nous nous sommes appuyé sur les écrits des pilotes. Pas les textes des écrivains, parfois transfigurés par l’art, mais ceux des pilotes, des anonymes. Nous avons voulu donner la parole aux aviateurs, au ras des nuages. » Lettres, carnets intimes, dessins… Chaque document racontera la vie de ces chevaliers du ciel. « Les As de la guerre sont pour nous des héros. Mais, ils n’étaient qu’une quarantaine de personnes! A côté d’eux, il y a eu des milliers de pilotes, inconnus, qui ont risqué leur vie, sont morts… Ces hommes nous parlent, avec leurs mots, de leurs émotions, leur ressenti, leurs peurs, leur douleur. » Dans un court texte, l’un d’eux ainsi fait part de son désarroi après avoir abattu un avion ennemi : « Je l’ai tiré dans le dos. J’ai eu l’impression de l’assassiner. » Tout aussi poignant, un dessin au crayon montre des Poilus assistant, depuis leur tranchée, à la chute en piqué d’un avion en feu. Prises à l’arrière, loin du front, des photos en noir et blanc dévoilent, elles, l’envers industriel de la guerre et les usines de fabrication des avions de chasse.

La scénographie, imaginée par le musée, en partenariat avec l’association Percevoir, mettra en œuvre les cinq sens. Il sera ainsi possible de toucher les différentes toiles des avions, les récits seront lus à haute voix, les images d’archives mises en scène… « J’aimerais que les visiteurs puissent sentir l’odeur d’huile de ricin, entendre le bruit des moteurs… », poursuit, enthousiaste, Gilles Aubagnac. Temporaire, l’exposition sera adossée à la galerie d’exposition consacrée au premier conflit mondial : « Une collection d’aéronefs sans équivalent dans le monde qui retrace les progrès considérables faits par l’aviation durant la guerre de 1914-1918 », précise Christian Tilatti, le conservateur en chef du musée. En août 1914, au début du conflit, la France disposait d’environ 120 appareils, elle en possédait 5000 en 1918. Certains d’entre eux voleront lors d’un meeting exceptionnel qui se tiendra le 13 juillet dans le ciel du Bourget.

Musée de l’Air et de l’Espace, aéroport du Bourget. Ouvert du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures. Entrée libre pour les collections permanentes. www.museeairespace.fr

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

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