Le conseil général du 93 annonce un budget 2015 sans hausse d’impôts
Publié le 19 Décembre 2014
Parler du budget de l'année suivante au mois de décembre. Rien de très original dans la grande majorité des collectivités. Mais en Seine-Saint-Denis, avec des comptes souvent dans le rouge et un équilibre très difficile à trouver, la séance du conseil général consacrée au vote du budget avait plutôt lieu ces dernières années en février ou en mars. Cette fois-ci, retour à « la normale ».
Hier matin, pendant près de quatre heures, les élus se sont consacrés aux orientations financières à choisir de 2015. Et si le président PS Stéphane Troussel assure que cette séance de décembre permettra de « mettre en place plus rapidement les projets », certains élus de l'opposition y voient surtout une manière de bousculer le calendrier avant les élections départementales de mars 2015.
Preuve de l'approche du scrutin : l'UDI et l'UMP ont tenu à s'exprimer d'une seule voix pour faire bloc face à un PS vivement critiqué par le Front de gauche.
Priorité aux crèches et aux collèges
La majorité a tout de même fait voter son budget 2015 avec une courte majorité (16 voix pour, 10 abstentionnistes FG et 13 contre dont les 11 élus de droite et 3 FG). Qu'y trouve-t-on ? Tout d'abord des économies réalisées grâce « aux efforts pour maîtriser les dépenses de fonctionnement », explique Stéphane Troussel. Exemples : - 25,5 % de frais pour la publicité et les relations publiques entre 2012 et 2015, - 33 % sur les frais postaux et la télécommunication... Ensuite une hausse des aides d'Etat en matière de solidarité (elles sont passées de 30 M€ en 2013 à 100 M€ prévues en 2015) « même si elles restent encore loin du compte ».
Du coup, les impôts ne bougeront pas. Stéphane Troussel se réjouit enfin du récent accord trouvé avec les banques pour sortir « du piège des emprunts toxiques ». « Tout cela va nous permettre de financer toutes les politiques de solidarité, d'assumer des politiques de santé comme la lutte contre la tuberculose ou en faveur de la vaccination, précise-t-il. Cela va également nous donner les moyens de maintenir les politiques culturelles alors même que certaines villes coupent brutalement ces budgets. »
Mais les deux grands chantiers 2015 du conseil général seront consacrés avant tout à la petite enfance, qui bénéficiera de 80 MEUR pour créer de nouvelles places en crèche et améliorer les lieux d'accueil, ainsi qu'au plan ambition collèges 2020 qui vise à rénover ou reconstruire 90 collèges du département.
Pour l'opposition, qui a voté contre, « il est évident que ce budget est irréel et hors du temps ».
Source : Le Parisien