Collège Le Parc d'Aulnay-sous-Bois : compte rendu de l'audience du 6 mars à l'Inspection académique

Publié le 19 Mars 2012

collegeparcVous trouverez ci-dessous le compte rendu complet de la délégation du Collège Le Parc reçue par l'Inspection académique le mardi 6 mars dernier. Il est particulièrement détaillé et montre comment la pénurie de moyens est pénalisante pour les élèves et démotivante pour le corps enseignant. Vous trouverez également les réponses apportées par le directeur adjoint de l’académie de Seine-Saint-Denis qui dénotent une certaine indifférence de l'administration. Affaire à suivre...     

 

 

Après quelques fastidieux préalables relevant des techniques managériales, la délégation a pu présenter l’objet de sa demande d’audience. Tout au cours de l’entretien, elle a développé les arguments suivants :

 

-d’une part la pénurie de moyens qui affectera le collège en 2012-2013 nuira au fonctionnement général du collège, d’autant que ce collège est le plus gros de Seine-Saint-Denis et subit des contraintes particulières du fait de son déploiement sur 3 sites distants les uns des autres et pourvus chacun de leur propre équipement. De ce point de vue, la disparition annoncée d’un poste de secrétaire d’intendance ainsi que la forte diminution des moyens pour les TICE risquent d’être particulièrement préjudiciables au bon fonctionnement de l’établissement. Les secrétaires ne chôment déjà pas, que sera-ce quand  la charge du poste de  l’une d’entre elles retombera sur une ou 2 de ses collègues ? Les pannes informatiques sont déjà nombreuses, et gênantes, elles risquent de devenir incommodantes pour toute la communauté.

 

- en outre cette pénurie de moyens est très démotivante pour les professeurs, pour 2 raisons : d’une part elle alourdira leur charge de travail, par exemple en faisant retomber entièrement l’organisation des stages sur les PP de 3e, en faisant retomber la responsabilité de l’ULIS, dont les effectifs augmenteront, presque entièrement sur notre collègue de l’option D puisque les élèves perdent 3 heures d’enseignement de matières, en rendant le travail des professeurs de sciences plus lourd et plus ardu puisqu’ils perdront des dédoublements sur les niveaux de 5e et de 4e (11h en tout).

 

- d’autre part elle remet brutalement en cause certains projets ou dispositifs mis en place par nos collègues, parfois même à la demande de la direction : c’est le cas des oraux d’anglais au niveau 3e, qui ont demandé à nos collègues un important effort d’organisation, aujourd’hui devenu inutile. Quant au  projet théâtre mis en place par nos collègues de français et le projet d’histoire géographie au niveau des classes de 4e, ils sont mis au rebus sans évaluation. Pour ce qui est de l’EIST, qui a exigé de la part de  nos collègues de SVT, techno et sciences physiques un important travail de mise à jour et de concertation, elle n’est reconduite, et seulement sur le niveau 6e, qu’au prix de la perte d’heures de dédoublement pour les classes de 5e et 4e hors de ce dispositif. Cette absence de continuité donne le sentiment d’un manque de cohérence. Un sentiment de mépris est éprouvé par les collègues, face à cette indifférence de l’administration à l’égard des efforts qu’ils fournissent.

 

- finalement toutes ces baisses de moyens sont autant de dommages pour les élèves : outre qu’ils pâtiront directement ou indirectement de tous les problèmes déjà soulevés car l’encadrement par les professeurs sera moins important, la disponibilité des professeurs moins grande, et ils ressentiront aussi les problèmes de fonctionnement de l’établissement, les classes risquent d’être chargées avec le nombre d’élèves par division le plus fort du district prévu par l’inspection (24,5 pour une moyenne de 23,3 dans le district) et qui devra certainement être revu à la hausse comme chaque année (il faut donc plutôt prévoir 25 élèves par classe en moyenne donc des classes à plus de 25) ; la suppression d’un poste d’allemand dans le plus gros collège de Seine-Saint-Denis rendra l’offre de langue définitivement moindre car s’il est facile de perdre des postes il est beaucoup plus difficile d’en récupérer, et la présence de professeurs d’allemand sur place rend plus aisée le recrutement de futurs germanistes.

 

Devant ces arguments et la revendication de moyens supplémentaires, le directeur adjoint de l’académie de Seine-Saint-Denis pour le bassin 3 a répondu de la manière suivante :

 

La politique de l’Académie de Créteil, dans cette période de fortes contraintes budgétaires où il faut faire des choix, a été de maintenir prioritairement les seuils (nombre d’élèves par classe). Le collège Le Parc n’est pas le plus mal loti, puisqu’il voit tous ses horaires élèves assuré, et qu’il lui reste encore une marge de moyens complémentaires qui lui permettent aussi bien de conserver un pôle d’excellence (bilangues, CHAM/CHAS) que de fournir de l’aide aux élèves en difficulté (PPRE, PSP). Les choix réalisés répondent ainsi aux critères de l’Académie. L’Education Nationale ne doit pas être un « puits sans fond » (sic). [Nous nous sommes récriés]. L’académie de Créteil ne possède pas de « trésor caché », elle ne conserve que quelques heures, de tout petits moyens, qui sont destinés à  pourvoir aux besoins créés par les hausses d’effectifs imprévues à la rentrée.

 

Sur les projets, il nous a été répondu que ceux-ci n’étaient pas destinés à être pérennes, qu’ils étaient par définition provisoires. Sur les TICE, il nous a été répondu que ce sont des besoins fléchés, et que le fléchage est de 3 heures, sans considération de la taille de l’établissement, et que pour le reste c’est l’établissement qui pourvoit. Sur le poste de secrétaire d’intendance, le directeur adjoint de l’académie de Seine-Saint-Denis pour le bassin 3 a évoqué la possibilité de faire remonter notre demande auprès des autorités rectorales. Sur le poste d’allemand, il nous a été répondu que les effectifs élèves prévus étaient insuffisants. Sur les dédoublements en sciences, que l’expérimentation n’est pas indispensable, et qu’il faut savoir adapter sa pédagogie. Quant aux effectifs par classe, ils restent sous les seuils et rien ne permet de prédire qu’ils seront plus élevés que prévu…

 

Nous lui avons demandé pourquoi il nous avait reçu, il nous a répondu que c’était pour faire de la pédagogie à son échelle.

 

Nous avons quitté l’audience après avoir fait part au directeur adjoint de notre inquiétude sur les conditions de travail au collège Le Parc l’année prochaine : l’effet cumulé de toutes ces déperditions de moyens ne peut que nuire au service, le sentiment d’indignation suscité par l’indifférence de l’administration ne peut que rendre le climat plus lourd.

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Education

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L
L'administration de l'Éducation Nationale est hélas tombée dans une logique comptable qui fait peu cas de la qualité de l'enseignement et du confort pédagogique des élèves.<br /> Alors que le consensus contre cette politique devrait être la règle, cela n'a pas été le cas lors du dernier conseil d'administration lors du vote de la DHG (Dotation Horaire Globale qui définit<br /> les moyens d’enseignement alloués au collège pour l'année à venir) du Collège Le Parc tant parmi certains représentants de parents d'élèves que parmi ceux du corps enseignant...
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