Aulnay-sous-Bois : le garage Renault des émeutes de 2005, transféré du rond-point de l’Europe à la rue Waldeck-Rousseau, ferme aujourd’hui

Publié le 22 Mai 2013

La concession Renault d’Aulnay, qui avait déménagé après l’incendie de 2005, met la clé sous la porte. Onze salariés sont au chômage.

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A 54 ans, Alain devient aujourd’hui, malgré lui, un tout jeune demandeur d’emploi. Une inconnue pour ce mécanicien aulnaysien, 1500 € par mois. Il a commencé à travailler il y a trente-trois ans, comme apprenti chez Renault et n’a jamais quitté la marque au losange. Il était employé à la concession du Carrefour de l’Europe, à Aulnay déjà, jusqu’à l’incendie des locaux lors des émeutes de l’automne 2005. 

Il a continué rue Waldeck-Rousseau, trois mois plus tard sur un nouveau site. Avec 25 salariés au lieu de 70 et des services moins nombreux. La carrosserie, par exemple, se fait sur Villepinte. Sept ans plus tard, le garage ferme définitivement, et pour onze salariés — les autres ont été reclassés — c’est l’inconnue du chômage.

Une banderole a été accrochée hier sur la grille à l’adresse des clients, les invitant à aller à Villepinte. Les salariés, eux, ont été mis au courant le 26 mars. « C’est allé beaucoup trop vite », note Jocelyn Timos, délégué CGT qui peine à réaliser. A 56 ans, il vit aux Beaudottes, à Sevran et touche un peu plus de 1300 € par mois. « Heureusement que je n’ai pas de crédit », souffle ce père de deux enfants.

Un chiffre d’affaires insuffisant selon le PDG

En un rien de temps depuis lundi, le garage s’est vidé de ses voitures d’occasion et les dernières Clio et Megane neuves devaient libérer la salle d’exposition. Dans l’atelier, les employés, affairés au nettoyage, trouvent l’épilogue bien amer. « C’est d’autant plus difficile à admettre, qu’à l’atelier, ça tournait bien, il y avait une semaine d’attente pour un rendez-vous contre deux jours ailleurs, on fait le meilleur chiffre du groupe, 110000 € par mois. On a réussi à fidéliser la clientèle, même après l’incendie de 2005 et on a toujours touché nos primes de productivité mensuelles. Pourquoi n’avoir pas laissé un Renault Minute? » questionne David, de Mitry-Mory, 33 ans et déjà quinze ans d’ancienneté. Mais pour la direction, l’activité d’un garage ne se morcèle pas. « Le chiffre d’affaires est insuffisant », déplore Cyril Paumier, PDG du groupe Nep Car, à la tête de six concessions dans le Nord-Est parisien (Aulnay, Villepinte, Sarcelles et Gonesse dans le Val-d’Oise, Chelles et Longperrier en Seine-et-Marne), soit près de 200 salariés au total. Fin 2011, la concession de la rue Waldek-Rousseau cumulait un déficit de 569000 € sur les quatre dernières années. Sur l’ensemble du groupe, la perte à fin 2012 avoisine 2,5 M€.

Les mécaniciens de Renault savent que le marché de l’automobile est en crise. Mais ils ne peuvent s’enlever de l’esprit que l’incendie criminel de 2005 a favorisé la chute du garage. Des jeunes gens, vivant cité de l’Europe, avaient été interpellés après s’être vantés d’avoir mis le feu. Devant les policiers, ils ont toujours nié et rien n’a jamais pu être prouvé contre eux ni personne d’autre..

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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