La SNCF déclare la guerre aux fraudeurs en Ile-de-France !
Publié le 23 Avril 2015
La fraude représente chaque année en Ile-de-France un manque à gagner de 70 à 100 millions d’euros pour la SNCF. Le patron du Transilien présente son plan de bataille.
« Le forfait Navigo toutes zones est une formidable nouvelle pour les Franciliens. C'est un réel gain de pouvoir d'achat pour eux. En contrepartie, il ne peut plus y avoir aucune tolérance envers les fraudeurs. » Alain Krakovitch, le patron de Transilien, ne peut pas être plus clair.
Avec un taux estimé de 7,9 %, la fraude représente en Ile-de-France un manque à gagner pour la SNCF de 70 à 100 M€ par an.
Un chiffre qui va baisser mécaniquement l'an prochain, puisque les amendes pour dépassement de zone, qui représentent la moitié de la fraude, vont disparaître. Mais pour Alain Krakovitch, cette « révolution tarifaire rend d'autant plus insupportable la fraude pour nos clients qui paient et elle démoralise nos agents en gare », qui ne sont pas habilités à verbaliser et qui voient défiler des usagers jouant à saute-mouton avec les tourniquets. « C'est un comportement typiquement français, qu'on ne retrouve pas, en tout cas pas dans les mêmes proportions, ailleurs », souligne Alain Krakovitch.
La direction mène actuellement une réflexion avec les représentants du personnel pour assermenter les agents en gare volontaires pour ajouter le contrôle à leurs missions. La SNCF envisage ainsi de puiser dans ce vivier de 5 000 agents pour épauler les 800 contrôleurs qui travaillent dans les gares et dans les trains. En outre, la SNCF veut rajouter des tourniquets dans les gares qui en sont dépourvues, soit la moitié en Ile-de-France, dont Saint-Lazare, la plus grande gare d'Europe pour les trains de banlieue... « 80 % des flux de clients sont déjà contrôlés par des tourniquets », tempère Alain Krakovitch.
En revanche, dans cet arsenal antifraude, il n'est pas prévu d'augmenter le montant des amendes, actuellement de 50 €. « Le taux de recouvrement des amendes est déjà très faible. Ça ne sert à rien de les augmenter si au final, elles ne sont pas payées ». Enfin, la SNCF dispose depuis octobre, sur la ligne H (qui relie Paris Nord au nord-ouest de l'Ile-de-France et Creil dans l'Oise), d'une petite équipe dédiée à la traque des comptes Twitter et Facebook donnant des informations sur la présence de contrôleurs en gare. Très réactive et mobile, cette équipe, qui associe contrôleurs et sûreté ferroviaire, permet de dresser dix fois plus de PV que lors d'une opération classique.
Source : Le Parisien