Publié le 4 Mars 2013
Selon un rapport de la chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France, le Grand Paris Express sera un accélérateur de croissance et générera des retombées fiscales.
Le 6 mars 2013 sera une date historique dans l’histoire du Grand ParisExpress. Mercredi, lors d’un discours à la cité Descartes à Noisy-le-Grand, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, fera connaître les arbitrages retenus pour ce supermétro francilien dans lequel les élus de tous bords mettent tant d’espoirs : espoirs de développement économique, d’accès à l’emploi, de facilités de déplacement pour les habitants… Mais avec quel financement? Selon quel calendrier? Avec quel matériel?
Les récentes annonces laissent penser à une réalisation étirée dans le temps, avec des tronçons moins prioritaires que d’autres et des lignes allégées (quais et rames réduits, tram-train au lieu de métro). Face à ces incertitudes, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Ile-de-France met la pression. Elle a préparé dans l’urgence et en une quinzaine de jours une « évaluation » dont nous révélons les grandes lignes. « Si on n’investit pas les 35 à 40 Mds€ nécessaires au Grand Paris, on va se priver de 60 milliards de recettes fiscales par an à l’horizon 2030 », résume un représentant de la CCI francilienne pour insister sur les vertus nationales d’un tel projet.
Pour évaluer l’ampleur des retombées du futur métro automatique, la CCI a misé sur un « scénario médian » avec des « hypothèses raisonnables ». « Le Grand Paris aura des effets d’accélération progressive de la croissance régionale, qui passera de 1,5 à 2% par an entre 2015 et 2020, puis de 2 à 2,5% par an jusqu’en 2030, et au-delà de 3% ensuite », explique la CCI.
La ligne rouge et la ligne verte jugées « indispensables »
« Si l’économie francilienne croît plus vite, ça favorisera la croissance dans le reste du pays, poursuit-on à la chambre de commerce. En 2030, on arrive à un PIB français de 140 Mds€ plus élevé que si on ne fait pas le Grand Paris. Cette hypothèse est faite sur la base d’un taux de prélèvement obligatoire à 42%, le niveau d’avant la crise. Cela fait 60 milliards de recettes publiques de plus, au niveau national. Ce qui veut bien dire que les retombées économiques seront nationales. Donc, l’investissement national pour ce projet est totalement légitime. » Cette évaluation a de quoi rendre optimistes les Franciliens. « La région va être plus attractive, selon la CCI, donc la population va augmenter. On aura tout un tissu productif nouveau qui va émerger, avec les clusters (pôle de compétitivité) et le tissu de la connaissance. Cette économie de la connaissance est la croissance de demain. » A ce titre, et dans l’éventualité d’un phasage des travaux, la chambre de commerce estime « indispensables » la ligne rouge qui relie La Défense à Roissy — « porte d’entrée du monde vers la France » — et la ligne verte qui passe par Saclay.
Source : Le Parisien