Publié le 15 Décembre 2013
Vanter les mérites de la Seine-Saint-Denis… sous les ors de l’hôtel de Lassay, la résidence du président de l’Assemblée nationale, il fallait le faire. « Je sais ce que représente l’hôtel de Lassay, confie Claude Bartolone, le locataire des lieux. Dans des locaux administratifs, il y aurait eu moins de monde. » De fait, il y avait de nombreux entrepreneurs, jeudi soir, lors de cette table ronde sur « l’attractivité du territoire », organisée par la chambre de commerce et d’industrie de Bobigny… à deux pas de l’hémicycle où l’on votait le jour même la création du Grand Paris.
Dans la salle, les dirigeants d’Eurocopter côtoient des petits artisans : Daouda Sanogo, entrepreneur Aulnaysien, salue le responsable de la CGPME de Seine-Saint-Denis… Au micro se succèdent Hervé Chastagnol, responsable du parc d’affaires Paris-Nord 2, en partie situé à Villepinte, Antoine Frérot, président de Veolia environnement — dont le siège et 4000 salariés sont attendus d’ici deux ans à Aubervilliers — ou Barnabé Wayser, PDG de Guard Industrie, prospère société montreuilloise de revêtement de sols, qui a rénové la place Tian An Men.
Mais à quoi bon prêcher les convaincus, ceux qui sont déjà dans le département? « C’est le principe de la contagion positive, glisse Claude Bartolone. Si ces entreprises portent elles-mêmes le message que c’est en Seine-Saint-Denis que ça se passe, elles en tireront une force supplémentaire. » L’autre objectif, c’est que l’arrivée de ces sociétés profite aux habitants et au territoire. « C’est le premier département en nombre de créations d’entreprises, rappelle Gérard Lissorgues, président de la CCIP de Bobigny. Mais ce ne sera pas un eldorado tant que le chômage sera à un tel niveau, que le taux de survie des sociétés sera le plus faible de la région. »
Rémi Babinet, président de l’agence publicitaire BETC Euro RSCG, qui s’installera à Pantin en 2015, l’assure : il y aura un lien entre ses 500 publicitaires et le quartier du canal de l’Ourcq. « On n’a pas l’intention de s’installer comme une plate-forme offshore », dit-il. Stéphane Troussel, président PS du conseil général, espère faire naître une « nouvelle rumeur du 93 » : « Les entreprises qui sont ici ont un temps d’avance. Il faut faire savoir que l’espace, le bouillonnement sont chez nous. »
A condition, toutefois, de lever quelques incertitudes liées à la métropole du Grand Paris. « Ce qui va sortir des limbes devra bien fonctionner », prévient ainsi Antoine Frérot. Hervé Chastagnol, met l’accent sur les « lacunes des transports en commun » et réclame aussi le soutien des collectivités pour créer un « territoire de résidence » haut de gamme, pour les délégations internationales.
Source : Le Parisien