"C'est arrivé tard, ce désir d'enfant, on s'est rencontré en juin 1992 et on n'imaginait pas que cela existait même si la GPA se fait depuis quarante ans aux États-Unis. On est opticiens, spécialisés enfants et bébés depuis sept ans. Cela a cheminé dans nos têtes, et un reportage à la télévision sur la GPA d'un couple de garçons a tout déclenché.
On ne voulait pas attendre cinq ans une adoption qui ne se ferait pas et la coparentalité nous paraissait difficile, alors on a pris contact avec une agence en Californie. Mais c'est nous qui avons trouvé Amber via un site. Elle nous a dit qu'elle voulait faire cette expérience. Julia est née le 8 septembre 2016. Amber a accouché dans le New Hampshire, dans une maison de naissance à 20 km de chez elle.
On a coupé le cordon. Un moment très beau, empli d'ondes positives. Julia est née à midi et à 20 heures, il fallait repartir. Avec l'acte de naissance où figurent nos noms en tant que papa 1 et papa 2, on a eu le passeport américain de Julia en une heure. Mariés en juin 2016, on lui a choisi Bismuth comme nom de famille.
On n'a jamais rien caché à nos clients, Serge a ouvert sa boutique en 1982, tout le monde attendait le bébé avec des cadeaux. Comme on voulait une fratrie, on s'est lancé dans une deuxième GPA, avec l'avocat et nos embryons en stock à la clinique de fertilité. Cette fois, nous sommes allés voir Haley, 30 ans, deux enfants, en Alabama.
Victor est né le 21 janvier 2019. La première GPA a coûté 140.000 dollars dont 35.000 pour la mère porteuse. Moins pour Victor, car on n'a pas payé l'agence ni les embryons. On a des amis qui ont vendu leur appartement pour faire une GPA. Pour Amber et Haley, c'est très clair, elles ne sont pas dans le besoin, c'est une bonne action qui apporte un peu de confort matériel à leur famille. Nous, on a fait un pari sur la vie. On veut que cela évolue en France où les actes de naissance ne sont pas transcrits sur le registre de l'état civil sans procédure d'adoption alors que ce sont nos enfants.
Ils auront besoin d'un avocat à plein temps pour récupérer leur héritage à notre décès, c'est honteux. Ils sont traités comme des 'bâtards de la République'. On a décidé d'avoir un troisième enfant. On devra changer notre organisation mais comment passer à côté de ça ? D'un enfant qui vous appelle papa."
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