L’Oréal à Aulnay-sous-Bois permet aux chômeurs de retrouver un emploi

Publié le 8 Novembre 2014

oreal.jpgUne pyramide de tubes vides, une cuve pleine de « jus » (une crème de soins pour les mains), un « remplisseur », une balance reliée à un ordinateur... Au premier coup d'oeil, le visiteur a bien du mal à comprendre comment fonctionne cette petite ligne de conditionnement de l'usine Soproreal (groupe L'Oréal) à Aulnay. Pour Eric Thuillier en revanche, ses rouages n'ont plus de secret. « J'avais déjà travaillé dans le conditionnement. Ce qui était nouveau, c'était le travail sur ordinateur. Il a fallu que je m'y fasse », glisse le quadragénaire avec un timide sourire.

Des 
cours de maths et d'orthographe à l'usine

Voilà près de quatre mois qu'Eric vient à l'usine. Cet ancien demandeur d'
emploi a signé un contrat de professionnalisation. Il est arrivé cet été, et doit passer dix mois au sein du site industriel, alternant des journées de formation dispensées sur place, et des journées de labeur. L'objectif : décrocher un titre [qualification reconnue par le ministère du Travail, NDLR] de niveau CAP-BEP, et une ligne significative sur son CV : « C'est une bonne publicité pour moi, estime Eric Thuillier. Pouvoir dire à un employeur que j'ai travaillé chez L'Oréal, ce sera un plus ». Au total, quinze chômeurs ont décroché des contrats de professionalisation au sein de l'usine. L'établissement, qui emploie 269 personnes (dont 107 employés et ouvriers), est devenu un fleuron de la fabrication de produits de beauté en tubes (lire ci-contre). Le dispositif, baptisé « Passerelles de l'industrie » a été imaginé par la direction de Soproreal, en partenariat avec Pôle emploi. Recrutés par « méthode de simulation » (fondée sur des exercices d'habileté et de rapidité), les élèves opérateurs ont entre 20 et 50 ans, sont souvent en situation précaire et peu mobiles.

L'Oréal a donc innové en accueillant aussi les séances de formation : « L'organisme est basé à Senlis (Oise). Nous lui avons proposé de venir assurer son enseignement à l'usine », indique Antoine Musereau, directeur des ressources humaines. « On a eu des cours d'électricité, une remise à niveau en maths, en orthographe. Maintenant, on nous apprend à monter et démonter des machines », confie une femme de 55 ans, ancienne commerçante, qui reconnaît bien volontiers que « tout le monde espère être embauché » à l'issue du contrat de dix mois. Dans ce domaine, en revanche, Soproreal n'a fait aucune promesse. « L'idée, c'est d'aider ces personnes à s'insérer, que ce soit chez nous ou ailleurs. Nous aurions pu nous contenter de les recruter en intérim, sans davantage promettre d'embauche », précise Olivier Binet, directeur de l'usine d'Aulnay. « Le problème, c'est qu'ils gagnent entre 700 et 1 200 EUR par mois, ils coûtent moins cher que des intérimaires, mais ce sont des ouvriers qui travaillent sur les lignes comme nous  !», proteste Pascal Robache, délégué CGT au comité d'entreprise. Le recours à ces 15 contrats a permis à Soproreal de reprendre en charge une petite activité de conditionnement jusqu'alors confiée à un sous-traitant. Une nouvelle vague de recrues devrait succéder à la première. Pôle emploi annonce d'ailleurs la mise en place dès maintenant d'ateliers pour accompagner les « contrats pros » vers la fin de leur période de dix mois.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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