Les jeunes casseurs de Vélib’ priés de réparer
Publié le 27 Février 2014
Les mineurs interpellés en flagrant délit de vandalisme sur les vélos en libre-service qui acceptent de réparer peuvent échapper aux poursuites.
Vélib' arrachés de leur socle, tordus, volés... Désormais, qui casse répare. Devant le nombre toujours plus important de dégradations, une convention signée entre JCDecaux, l'exploitant des vélos en libre-service, la Ville de Pariset la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), propose une mesure de réparation pénale aux mineurs interpellés en flagrant délit de vandalisme.
La formule a déjà fait des petits : plusieurs autres conventions viennent d'être signées avec le parquet des mineurs de Bobigny, la PJJ du Rhône, de l'Ain, et une cinquième est en cours de négociation à Toulouse (Haute-Garonne), où sont également proposés des vélos en libre-service. Si les parents et l'auteur l'acceptent, le jeune devra revêtir le bleu de travail et effectuer deux jours de labeur, de 8 heures à 16 heures, pendant les vacances scolaires, sur l'un des deux sites parisiens de réparation, aux côtés de mécaniciens aguerris. Si la proposition est refusée, il appartient à la justice de trancher sur le sort réservé à l'intéressé. En Seine-Saint-Denis, où une trentaine d'espaces de location de Vélib' existent*, trois jeunes interpellés pour avoir dégradé des vélos ont déjà été accueillis durant ces vacances de février dans un atelier de réparation.
Ruben, 18 ans, a choisi cette option. Dans l'atelier de la rue des Reculettes, à Paris (XIII e), il s'affaire sur des pièces de Vélib' endommagées.
Pour éviter une amende, le jeune homme a préféré jouer le jeu. Non sans appréhension : « J'ai cru qu'on allait m'agresser. Mais non, j'ai été bien accueilli. Tout le monde a été gentil avec moi. Mais ça fait bizarre, complète-t-il, de voir tout le monde s'activer, je pensais que c'était des machines qui réparaient les vélos. » Comme lui, 38 jeunes ont travaillé dans les ateliers JCDecaux l'an dernier. Aucun n'a été à nouveau interpellé depuis, preuve, selon Myriam El Khomri, adjointe (PS) de Bertrand Delanoë à la sécurité, que ce type de mesure « aide à briser le cercle de la récidive ». « En outre, ajoute-t-elle, les policiers hésitent moins à interpeller, parce qu'ils savent maintenant qu'il y aura une réparation pénale rapide au lieu de longs mois d'instruction. Et puis, c'est une manière aussi de montrer aux habitants que l'on prend en compte les biens publics dont ils doivent pouvoir disposer. »
* Par exemple à Bagnolet, Montreuil, Saint-Ouen, Aubervilliers, Saint-Denis, La Courneuve, Drancy, Pantin, Les Lilas ou au Pré-Saint-Gervais.
Source : Le Parisien