Les banlieues, grandes oubliées de la campagne présidentielle de 2012 ?

Publié le 6 Avril 2012

Balladeurbainerosesdesvents5Lors de la campagne présidentielle de 2007 le mot était sur toutes les lèvres : banlieue. Il faut dire que les émeutes de 2005 avaient mis un coup de projecteur particulier sur ces territoires et leurs quartiers parfois mis au ban de la société. Nicolas Sarkozy parlait d'un plan Marshall prometteur tandis que Ségolène Royal signait avec entrain les cahiers de doléances du collectif ACLefeu. Cinq ans plus tard pourtant, force est de constater que le thème semble étrangement moins porteur et presque absent des préoccupations des candidats, un peu comme si désormais les banlieues s'autorégulaient naturellement. Il est vrai que le PRU est passé par là.

Derrière ces trois lettres, le Plan de Rénovation Urbaine a en effet provoqué des transformations urbanistiques spectaculaires estompant aussi au passage les clivages politiques, y-compris dans notre commune. Lancé par Jean-Louis Borloo, à l'époque ministre du gouvernement Fillon, le PRU a depuis largement été porté par le maire socialiste d'Aulnay-sous-Bois Gérard Ségura qui n'a pas hésité parfois à en assumer seul la paternité, notamment pendant la campagne des cantonales nord de mars 2011. Si personne ne songerait à contester les bienfaits visibles de ces réalisations dans les quartiers nord de notre ville, les résultats sur le plan social apparaissent  nettement moins tangibles.

A ce titre, les inégalités structurelles persistent. Le niveau du chômage en banlieue est généralement le double de la moyenne nationale sans parler des handicaps quotidiens qui collent désespérément aux banlieues : pauvreté, délinquance, enclavement, déscolarisation, carence de l'offre médicale... En cinq ans l'image de la banlieue n'a pas fondamentalement évoluée, celle-ci faisant toujours l'objet d'un traitement d'exception. Depuis quelques jours cependant, les deux principaux favoris à la présidentielle de 2012 sortent un peu de leur réserve à ce sujet. Nicolas Sarkozy évoque un deuxième plan de rénovation urbaine de 18 milliards d'euros que l'Etat financerait à hauteur de 300 millions par an tandis que François Hollande va sillonner la banlieue, en passant par Aulnay-sous-Bois, pour égrener ses propositions de pactes territoriaux.

Il était temps car le calme relatif qui persiste dans les banlieues depuis ces cinq dernières années ne pourra pas éternellement occulter certaines réalités. La patience a ses limites. L'impatience aussi...

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #A vos quartiers !

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